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Loi antigais en Russie : des parents adoptifs d'ici pris en otage

Loi antigais en Russie : des parents adoptifs d'ici pris en otage

L'Ontario vient de suspendre les adoptions d'enfants russes en raison de l'incertitude créée par les nouvelles lois de ce pays. Au Québec, les choses n'ont pas changé, mais les parents en attente sont inquiets.

La Russie a adopté cet été une loi qui interdit l'adoption d'enfants russes par des couples homosexuels ou des célibataires. Une directive a aussi été émise pour restreindre l'adoption dans les pays où le mariage gai est légal, comme le Canada.

Pour éviter que des homosexuels puissent adopter ses enfants, les célibataires ne sont plus acceptés. Certains tribunaux russes demandent même un engagement écrit de la part des pays comme le Canada stipulant qu'en cas de ré-adoption, jamais l'enfant ne sera confié à un couple gai - un engagement tout à fait illégal au Canada.

« Nous ne pourrions pas fournir ce genre de document », soutient la ministre ontarienne des Services à l'enfance, Teresa Piruzza.

Pour les Webber, un couple hétérosexuel d'Halifax qui travaille avec une agence d'adoption internationale ontarienne, c'est la fin d'un rêve. « Il n'y a rien que nous puissions faire », déplore Pamela Webber.

Au Québec, on ne tire pas les mêmes conclusions. La seule agence d'adoption internationale québécoise qui fait affaire avec la Russie, Terre des hommes, indique qu'il n'y a aucun changement pour l'instant pour les futurs parents québécois dont les dossiers sont en cours. Il y en a 38.

Les couples en instance d'adoption peuvent continuer leurs démarches, confirme la ministre déléguée aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse, Véronique Hivon. « À ce moment-ci au Québec, nous n'avons aucune indication quant à un changement de pratique, constate-t-elle. Nous restons très, très vigilants et nous allons tout faire, bien sûr, pour que les ententes qui existent avec la Russie demeurent et que les adoptions puissent procéder. »

N'empêche, la situation en inquiète plusieurs. Linda Tees et Leslie Katona, un couple hétérosexuel de Pointe-Claire, tentent d'adopter un enfant russe depuis janvier 2007. Près de sept ans plus tard, ce couple de Pointe-Claire a dépensé 60 000 $ en frais de toute sorte et en voyage en Russie, sans succès, et les récents changements législatifs en Russie ne sont en rien pour les encourager.

« On est complètement épuisés, nous n'avons plus aucune énergie », soupire M. Katona.

Le reportage de Denis-Martin Chabot

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