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De grands noms du cinéma débarquent à Rouyn-Noranda depuis 32 ans

De grands noms du cinéma débarquent à Rouyn-Noranda depuis 32 ans
Courtoisie Christian Leduc/FCIAT

Le 32e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT) s'ouvre samedi soir avec Chasse au Godard d'Abbittibi, d'Éric Morin, qui évoque le passage de Jean-Luc Godard à Rouyn-Noranda en 1968, en plein cœur de l'agitation politique déclenchée par les événements de mai. Quelque dix ans plus tard, trois jeunes cinéphiles s'affairent à mettre sur pied un événement dédié au cinéma international dans la capitale de l'Abitibi-Témiscamingue. Depuis sa première édition en 1981, le FCIAT a accueilli un nombre impressionnant de vedettes du cinéma : Pierre Richard, qui a déjà boudé Cannes pour venir à Rouyn-Noranda, Claude Lelouch et Jean-Claude Brisseau sont du lot. Jacques Matte, cofondateur du Festival et actuel président, plonge pour nous dans ses souvenirs.

Qui ont été les premières vedettes à venir au Festival?

Le lanceur des Expos Bill « Spaceman» Lee en 1983. On présentait un film sur lui, Bill Lee : A profile of a pitcher, de Bill Reid, et il était venu. Puis Margot Kidder, qui jouait le rôle de Loïs Lane dans Superman, de Richard Donner.

Quel souvenir gardez-vous du passage de Serge Gainsbourg en 1990?

Même quand on a reçu la lettre indiquant qu'il viendrait, on n'y croyait pas. Ça a été un des moments forts du festival. C'était immense. Il y avait tellement de médias!

NDRL : Gainsbourg avait déclaré que « Le comble du snobisme, c'est d'aller à Rouanda (Rouyn-Noranda) plutôt qu'à Cannes, Venise ou Berlin. »

Le plus jeune invité du festival?

On a accueilli une dizaine d'enfants acteurs, même des Européens, mais je dirais que Guillaume Lemay-Thivierge a été une sorte de mascotte du festival. Après les films, les spectateurs sont invités à déposer un bulletin de vote dans une boîte pour le prix du public. Après la projection du Matou, Guillaume avait pris cette boîte, qui était quasiment aussi grosse que lui, et se promenait dans la salle en incitant les gens à voter pour le film! Il est revenu à plusieurs reprises à Rouyn-Noranda, c'est vraiment un enfant du festival.

Comment convainc-t-on les cinéastes étrangers de venir en Abitibi-Témiscamingue?

C'est souvent complexe de les convaincre, mais une fois sur place, ils adorent l'esprit du festival. Le mot se passe depuis plusieurs années que c'est un festival à échelle humaine. Les gens de Rouyn-Noranda sont fiers de leur région et accueillent les invités en grande. On n'est pas meilleurs que d'autres festivals, on est différents. Et on est différents parce qu'on vit dans une région différente. C'est sûr que quand les cinéastes européens survolent le parc de La Vérendrye pendant une demi-heure sans voir aucune habitation, ils sont dépaysés! Pour eux, c'est exotique : ils découvrent les grands espaces, la lumière du jour différente, les couleurs et des cinéphiles différents. Je me souviens d'une année où Jean-Claude Lauzon est parti à la chasse avec Claude Lelouch et lui a montré à tirer! Et en plus, leur film est présenté dans un cadre professionnel dans une salle pleine de 725 personnes, ce qui n'est pas rien.

Est-ce plus facile, de nos jours, d'accueillir des cinéastes étrangers?

C'est plus difficile. Aujourd'hui, il y a des milliers de festivals partout dans le monde et les cinéastes sont très sollicités. Même les réalisateurs de courts-métrages voyagent beaucoup et sont invités dans les différents festivals du monde. Et avec le Festival de Toronto qui en mène maintenant tellement large, les compagnies de films européennes concentrent de plus en plus leurs activités de promotion pendant le TIFF.

De qui gardez-vous un souvenir marquant?

Pierre Falardeau. Chaque fois qu'il est venu, j'avais l'impression d'accueillir un ami. Gilles Carle et Jean-Claude Labrecque ont aussi été des invités importants du festival.

Le 32e FCIAT s'ouvre le 26 octobre avec Chasse au Godard d'Abbittibbi, d'Éric Morin et présentent plusieurs premières mondiales dont Bagarreurs inc, de Sophie Lambert et le nouveau film du Français Emmanuel Mouret, Une autre vie. Le démantèlement, de Sébastien Pilote clôturera l'événement le 31 octobre.

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