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Rob Ford : une lettre « inappropriée », selon le procureur général

Rob Ford : une lettre « inappropriée », selon le procureur général

Le procureur général de l'Ontario, John Gerretsen, joint sa voix à des conseillers municipaux qui remettent en question le jugement du maire de Toronto, après qu'il eut rédigé des lettres de recommandation pour deux hommes au passé douteux.

M. Gerretsen, lui-même un ancien maire, raconte au Globe and Mail qu'il a déjà écrit des lettres de recommandation, lorsqu'il était à la tête de Kingston, pour des individus qui se cherchaient un emploi à l'extérieur du gouvernement, mais pas avec le papier à en-tête de son bureau et surtout pas relativement à des litiges en cour.

Le gouvernement libéral de M. Gerretsen a croisé le fer à plusieurs reprises dans le passé avec le maire Ford et son frère, le conseiller municipal Doug Ford, qui sont d'allégeance conservatrice.

« Oubliez ça »

Pour sa part, le maire Ford était avare de commentaires sur le sujet, mercredi, lorsque les journalistes ont cherché à obtenir des explications supplémentaires quant aux lettres qu'il a rédigées pour Alessandro Lisi et Douglas Sedgewick.

Mardi, le maire s'était contenté de dire qu'il écrivait « beaucoup de lettres de recommandation ».

Dans le cas de M. Lisi, Rob Ford lui a écrit une lettre d'appui l'été dernier dans le cadre de son procès pour menaces de mort contre une femme. Le maire montre dans la lettre un appui inconditionnel à l'homme de 35 ans qui a travaillé, raconte-t-il, pour son équipe durant la campagne à la mairie en 2010. Il a aussi agi à titre de chauffeur occasionnel du maire.

Selon plusieurs médias, M. Lisi a même raconté à l'époque à un agent de probation que « ses plans pour l'avenir incluent un emploi avec la Ville, grâce à l'appui de son bon ami le maire Rob Ford ». Ce dernier a porté sa condamnation en appel, mais il a été accusé plus tôt ce mois-ci de trafic de drogue. Le maire Ford l'a aussi défendu publiquement dans ce dossier, déclarant aux journalistes qu'il était un « bon gars ».

M. Ford a aussi écrit une lettre de recommandation pour Douglas Sedgewick l'an dernier. La Ville refusait alors de renouveler le permis de ce conducteur de dépanneuse, après qu'il eut roulé à 115 km/h dans une zone où la vitesse permise était de 60 km/h. Son permis a finalement été renouvelé, mais à certaines conditions. M. Sedgewick avait par ailleurs été reconnu coupable de meurtre au second degré dans les années 1980 lors d'un braquage de domicile. Ce dernier a raconté au Toronto Star que sa copine est une amie du maire, affirme que ce dernier était « plus ou moins au courant » de cette condamnation passée.

Certains conseillers municipaux de Toronto se demandent comment le maire Rob Ford a pu penser qu'il était « approprié » de rédiger des lettres de recommandation pour deux hommes au passé douteux.

La conseillère municipale Michelle Berardinetti, qui a déjà siégé au comité exécutif de Rob Ford, affirme qu'elle « n'aurait jamais fait ça ».

Le conseiller Adam Vaughan, un critique fréquent du maire, a ajouté que M. Ford « n'aurait pas dû se mêler, en tant que politicien, de procédures judiciaires, surtout pas avec du papier à en-tête officiel [du bureau du maire]. »