L'ex-commandant du poste 21 de Service de Police de Montréal, Alain Simoneau, a témoigné jeudi après midi à la commission spéciale d'examen sur les événements du printemps 2012.
Il a expliqué les interventions de la police lors des manifestations étudiantes.
Selon lui, tout s'est passé de façon pacifique au début, mais tout a changé après l'adoption par le gouvernement Charest du projet de loi 78 (loi 12 ) le 18 mai 2012. Le week-end suivant, le ton des manifestants était nettement plus agressif, allant jusqu'à la violence.
L'ex-commandant a même été pris à partie le soir du 23 mai lors d'une manifestation qui a mal tourné :
« Je dois vous dire que moi, commandant de scène, je ne suis pas équipé comme les gens d'intervention, on s'entend. Je portais mon képi, manches courtes, ma veste pare-balles et le soir du 23 mai, je peux vous dire qu'à l'intersection Sanguinet et Ontario, moi et 16 policiers on a été pris à partie par des gens qui nous ont lancé des boulons industriels en quantité industrielle », a-t-il dit
Ce soir-là, une quinzaine de voitures de police ont été vandalisées. Les policiers ont dispersé la foule et ont encerclé environ 500 personnes qu'ils ont arrêtées.
La fameuse loi qui a suscité tant de mécontentement n'a jamais été appliquée. Les policiers ont fait des arrestations pour méfait en vertu du Code criminel ou selon le règlement municipal pour non-divulgation de l'itinéraire.
Alain Simoneau a admis avoir été mal préparé lors du week-end du Grand Prix. Il a reconnu que certains policiers ont utilisé un langage inacceptable, mais il a invoqué la fatigue et les agressions. Malgré tout, il est satisfait du travail des policiers.
« Ça été d'une durée très longue. Les fois que ça vraiment débordé, on peut les compter sur nos doigts de la main. En fonction du nombre de manifestations qu'il y a eu, il fallait vraiment être sur le terrain pour voir qu'il y avait quand même quelque chose de cordial qui se passait et je peux vous dire que moi je suis content du travail qui a été fait ».
Alain Simoneau a avoué qu'il faudra regagner la confiance des étudiants.
« Il est évident qu'il y a peut-être eu une rupture du lien de confiance quelque part. Il y a peut-être des liens de communication à établir de façon plus durable, particulièrement à l'égard des associations étudiantes. Ce n'est pas un milieu facile à percer une association étudiante. C'est peut-être des situations qu'on ne comprend pas, nos rôles et responsabilités respectives. Meilleure la communication qu'on aura, le mieux ce sera », a-t-il conclu.
Avec les informations de Francine Plourde