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Crise étudiante : la loi 78 a mis le feu aux poudres, estime un policier

Crise étudiante : la loi 78 a mis le feu aux poudres, estime un policier

L'adoption de la loi 78, qui est venue restreindre le droit de manifester, a envenimé la situation dans les rues, estime Alain Simoneau, qui gérait les opérations sur le terrain lors des manifestations au centre-ville de Montréal. Il a témoigné devant la Commission spéciale d'examen des évènements du printemps 2012, présidée par Serge Ménard, jeudi.

Selon lui, les manifestations sont devenues plus intenses, plus agressives et plus violentes après l'adoption de cette loi, le 18 mai 2012. Celle-ci interdisait notamment aux groupes de plus de 50 personnes de manifester sans préalablement fournir leur itinéraire.

Quelques jours plus tard, lors de la manifestation du 23 mai 2012, il a craint pour sa sécurité, raconte-t-il.

« Je suis commandant de scène, je ne suis pas équipé comme les gens d'intervention. La plupart du temps je portais mon képi, mes manches courtes, ma veste par balle », a-t-il précisé.

La manifestation du 23 mai a mené à l'arrestation de plus de 500 personnes.

Cette opération policière fait d'ailleurs l'objet d'un recours collectif autorisé par la Cour supérieure du Québec le mois dernier. Le document décrit des problèmes de déshydratation et d'hypoglycémie chez certaines des personnes détenues. La durée de détention des personnes arrêtées a varié de trois à huit heures.

Questionné sur les conditions de détentions des manifestants pris en souricière, M. Simoneau s'est montré évasif.

Sur les abus de langage de policiers évoqués par des témoins devant la commission, Alain Simoneau a affirmé qu'il y a « un facteur humain » et « un caractère de fatigue » à prendre en compte. .« Mais il ne faudrait pas généraliser, s'il-vous plaît. S'il y en a eu, ils étaient peut-être uniques. Moi, je n'en ai pas été témoin. »

Par ailleurs, M. Simoneau a indiqué que la stratégie du Service de police de Montréal était d'extraire les perturbateurs. Comment les reconnaître? « Ils avaient des foulards, ils étaient souvent vêtus de noir, mais pour moi, ce n'était pas un repère comme tel. Souvent par leur geste, le ton employé. Leur déplacement. Comment ils pouvaient narguer les policiers à vélo qui encadraient les manifestations. »

Plaidoyer pour des votes secrets

La commission a aussi entendu ce matin Renaud Guérin, qui poursuivait ses études à la Faculté de droit de l'Université de Montréal lors du printemps érable. L'étudiant était contre la grève même s'il n'approuvait pas la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement de Jean Charest. Il a raconté ce qu'il a vécu lors d'une assemblée étudiante et il a recommandé de tenir des votes secrets pour que ceux qui craignent de s'exprimer publiquement puissent voter en toute quiétude.

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