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Un arbitre qui s'excuse!

Un arbitre qui s'excuse!

Quand Travis Moen a laissé tomber les gants devant Luke Gazdic, mardi, en première période, il s'attendait sans doute plus à recevoir des coups de poing que des excuses. Et pourtant...

Un texte de Guillaume Lefrançois

Avant d'amorcer le combat, les deux belligérants ont, d'un commun accord, retiré leur casque. C'était tout ce dont les deux juges de ligne avaient besoin. Ils ont aussitôt sauté dans la mêlée pour séparer Moen et Gazdic, et le combat n'a jamais eu lieu.

« Ça nous a surpris de voir les juges de ligne intervenir, a admis Moen, mercredi, après l'entraînement. Ç'aurait été bien que le combat ait lieu. Mais les juges sont arrivés et se sont excusés. Ils ont dit : "Désolé, on doit arrêter ce combat." »

En fait, selon une information de TSN, les officiels Steve Barton et Michel Cormier faisaient simplement appliquer une toute nouvelle directive de leurs patrons dans les cas où deux protagonistes retirent leur casque avant de valser.

La LNH a commencé à imposer cette saison une punition additionnelle de deux minutes aux joueurs qui retirent volontairement leur casque avant d'amorcer un combat. Or, la nouvelle mesure n'a visiblement pas eu l'effet escompté.

« Il a enlevé son casque en signe de respect, pour m'éviter des donner des coups de poing sur sa visière, a estimé Moen. La différence entre 5 et 7 minutes de pénalité n'est pas énorme, donc tu enlèves ton casque. »

Donc c'est mieux de protéger les mains que la tête, de lancer un collègue, médusé.

« Ça me semble logique (it makes sense)! », de répondre Moen, en riant.

Avis partagés

Visiblement, la LNH, elle, a fait le calcul de prioriser la tête devant les mains.

« Je ne sais pas trop quoi en penser, a admis le défenseur Josh Gorges. Je comprends que les arbitres ont reçu une consigne pour des raisons de sécurité. On ne veut pas que des joueurs se blessent. Mais d'un côté, tu aimerais qu'on laisse les bagarreurs faire ce qu'ils doivent faire, ce sont des partenaires consentants, ce n'est pas comme si un joueur avait sauté sur l'autre. Il peut y avoir plusieurs nuances. »

« Je comprends la logique derrière la décision, a répondu Moen. Je ne suis pas pour ou contre, je vais me plier à ce que la ligue va dire. »

Pour Ryan White, un autre qui se retrouve souvent au cachot, la nouvelle règle n'a pas empêché Moen de passer son message.

« Ça aurait été bon que la bagarre ait lieu, mais ça a quand même envoyé un message aux Oilers de laisser nos jeunes tranquilles », rappelle-t-il, en référence à l'animosité de quelques colosses envers Brendan Gallagher, dans les instants précédant le combat avorté.

Et l'escalade?

Un argument qu'on entend souvent - à tort ou à raison - de ceux qui prônent le statu quo quant aux bagarres est qu'elles agissent comme soupape pour la tension et qu'elles évitent que les comptes entre joueurs se règlent de façon plus sournoise.

Les joueurs sondés ne voient toutefois pas de risque d'escalade en cas de bagarre interrompue par les officiels.

« Ce sont des choses qui arrivent dans le feu de l'action, rappelle Gorges. Les joueurs ne cherchaient pas à régler leurs comptes. C'était un gars qui défendait ses coéquipiers et un autre qui faisait son travail. Je ne pense pas que des joueurs des Oilers se sont ensuite dit : "on doit attraper Moen plus tard". »

« C'était dans le feu de l'action, les Oilers couraient après Gallagher, il m'a demandé de me battre, relate Moen. On menait 2-0, il (Gazdic) voulait provoquer quelque chose. »

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