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Sénat : Pamela Wallin dit être victime d'un abus de pouvoir (VIDÉO)

Sénat : Pamela Wallin dit être victime d'un abus de pouvoir

Après Mike Duffy et Patrick Brazeau, Pamela Wallin s'est à son tour défendue devant ses collègues du Sénat afin de contester la motion présentée dans le but de la suspendre sans salaire, de la priver de son bureau et d'autres avantages liés aux fonctions de sénatrice.

D'entrée de jeu, Pamela Wallin a indiqué qu'elle était victime d'abus de pouvoir et d'injustice. Selon elle, la volonté des conservateurs de l'expulser du Sénat est purement politique et constitue un affront à la démocratie.

« Si le Sénat va de l'avant avec cette motion, je crois que ce sera la fin de la Chambre haute. » — Pamela Wallin devant le Sénat

La sénatrice a indiqué que la motion visant son expulsion était un acte de « vengeance personnelle » de la part de proches du premier ministre. Elle a souligné avoir été l'objet d'une enquête secrète et d'une vérification comptable prolongée de manière indue par la firme Deloitte qui obéissait, selon elle, aux ordres du gouvernement Harper.

Dans un plaidoyer émotif livré au Sénat, mercredi après-midi, Pamela Wallin a soutenu avoir été pénalisée injustement parce qu'elle était, aux yeux de certains de ses collègues, une sénatrice un peu trop engagée, militante et sollicitée pour de nombreuses apparitions publiques tant au Canada qu'à l'étranger, vu son expérience passée en tant que communicatrice et journaliste.

Mme Wallin s'en est prise nommément aux sénateurs d'allégeance conservatrice David Tkachuk et Carolyn Stewart Olsen, de même qu'à Marjory LeBreton, ex-leader du gouvernement au Sénat. Pamela Wallin dit avoir fait l'objet de dérision de la part de Marjory LeBreton qui l'a taxée, dit-elle, « de narcissisme ». La sénatrice LeBreton, prenant la parole par la suite, a déclaré que le narcissime en question constituait le noeud du problème l'opposant à Pamela Wallin. Marjory LeBreton a toutefois réfuté les allégations de Mme Wallin au sujet des dépenses de cette dernière, affirmant qu'elle n'avait « jamais discuté des dépenses de Pamela Wallin avec qui que ce soit ».

Sénatrice de la Saskatchewan, Pamela Wallin s'était déjà excusée quant aux dépenses qu'elle a indûment réclamées et pour lesquelles elle a dû démissionner du caucus conservateur. Elle avait alors concédé qu'elle aurait dû réviser ses allocations de dépenses plus attentivement, tout en soulignant que le service des finances du Sénat n'avait jamais sonné l'alarme à ce sujet.

L'ex-journaliste et animatrice à CBC et à CTV a accepté de rembourser les quelque 140 000 $ qui lui ont été réclamés, après les vérifications de la firme Deloitte, mandatée par le Sénat. Elle juge toutefois que le processus était « injuste », notamment parce que de nouvelles règles ont été appliquées de manière rétroactive.

Harper en cause

Rappelons que mardi, Mike Duffy, a éclaboussé le premier ministre Stephen Harper en déclarant, devant le Sénat, que ce dernier lui avait personnellement ordonné de rembourser les 90 000 $ d'allocations de logement qu'il avait réclamées au Parlement.

Mercredi, les déclarations fortes du sénateur Duffy n'ont pas manqué de faire des vagues à la Chambre des communes, où le premier ministre Stephen Harper a été soumis à un feu nourri de questions, provenant de l'opposition.

La racine du problème, selon Thomas Mulcair du NPD

« La racine du problème est que ce sont des non-élus qui se prennent pour des législateurs, mais, la plupart du temps, ce sont des gens battus aux élections qui sont nommés au Sénat à vie et ils peuvent changer les lois », dénonce le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair, dont la formation politique, le Nouveau Parti démocratique (NPD) milite en faveur de l'abolition du Sénat.

Cela dit, M. Mulcair ne rejette pas l'hypothèse avancée par les sénateurs Duffy et Wallin selon laquelle ces derniers sont victimes d'une sorte de règlement de comptes de la part du bureau du premier ministre Harper. « Tant et aussi longtemps qu'ils étaient en train de vendre la salade du Parti conservateur, ils ont [été] utilisés », a affirmé Thomas Mulcair en entrevue à l'émission 24/60 à RDI. Interrogé à savoir s'il s'agissait de « lynchage », Thomas Mulcair a acquiescé : « Oui, c'est un très bon terme ».

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