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Scandale des dépenses : le sénateur Duffy implique directement Harper

Scandale des dépenses : le sénateur Duffy implique directement Harper

Les sénateurs Mike Duffy et Patrick Brazeau ont attaqué sévèrement le premier ministre Stephen Harper, mardi, lors du débat au Sénat sur une motion visant à suspendre sans salaire des sénateurs conservateurs en raison de leurs dépenses jugées illégitimes.

Le sénateur Duffy a déclaré avoir rencontré le premier ministre dans son bureau, en présence de son directeur de cabinet Nigel Wright, après le caucus conservateur le printemps dernier. « Nous étions seulement nous trois », a-t-il répété.

M. Harper lui aurait dit : « Rembourse seulement l'argent ». M. Duffy prétend également que le message du premier ministre devenait menaçant, lui demandant de faire ce qui lui était demandé.

« La triste vérité est que je me suis laissé intimider en faisant ce que je savais, en mon for intérieur, qui n'était pas juste de peur de perdre mon travail et avec un sens mal compris de loyauté »

-- Mike Duffy

Le premier ministre lui aurait dit : « Il ne s'agit pas de ce que vous avez fait. C'est au sujet de la perception de ce qui a été créé dans les médias. Les règles sont inexplicables à notre base ».

Par la suite, M. Wright lui aurait dit qu'il avait fait le chèque de 90 000 $.

Le sénateur Duffy affirme que lorsque le scandale a été révélé par le réseau CTV, il lui a été demandé de démissionner dans les 90 minutes, autrement il sera exclu du caucus.

En conclusion, M. Duffy s'est dit victime d'un complot.

De son côté, le sénateur Brazeau a indiqué que lors de sa comparution devant le comité interne du Sénat, les membres du comité ne savaient pas quelles questions lui poser. « Je n'ai rien à cacher », a déclaré Patrick Brazeau.

Il s'est ensuite attaqué au premier ministre en disant : « Si c'est la manière de M. Harper d'exercer la démocratie, nous devons être très inquiets ».

En finissant, il a déclaré : « Stephen Harper? Vous avez perdu mon vote ».

La séance s'est terminée vers 18 h et devrait reprendre mercredi à 14 h.

Motion de suspension

Le leader du gouvernement au Sénat, Claude Carignan, a déposé trois motions pour suspendre des sénateurs conservateurs en raison de leurs dépenses.

Les sénateurs Mike Duffy - qui est en congé de maladie -, Patrick Brazeau et Pamela Wallin se sont présentés au Sénat, mardi après-midi, pour faire face à leurs accusateurs.

M. Brazeau a déjà annoncé son intention de déposer une motion pour que ses dépenses soient examinées de façon publique par un comité du Sénat. M. Duffy a applaudi l'intervention de son collègue.

Des soutiens

Les trois sénateurs peuvent compter sur quelques alliés, autant chez les conservateurs que chez les libéraux. Céline Hervieux-Payette a déjà fait savoir qu'elle voterait contre la motion, tout comme ses collègues Terry Mercer et George Baker.

Pour sa part, le sénateur conservateur Hugh Segal a déjà annoncé qu'il voterait contre la motion concernant Mme Wallin, et il était plutôt sympathique aux arguments de l'avocat de M. Duffy.

Ce dernier a révélé lundi que le bureau du premier ministre avait d'abord approuvé les indemnités de logement de son client, pour ensuite lui imposer un « scénario » destiné à calmer le scandale. C'est l'ancien chef de cabinet du premier ministre, Nigel Wright, qui a aidé le sénateur Duffy à rembourser les allocations de résidence de 90 000 $ indûment réclamées.

Me Bayne a critiqué sévèrement la motion dont fait l'objet M. Duffy et s'est dit prêt à la contester en cour.

En entrant au Sénat, le leader Carignan n'a pas voulu expliquer pourquoi il n'obligerait pas ses troupes à voter selon la ligne de parti. Vendredi, il expliquait pourtant que le dépôt de motions pour la suspension des trois sénateurs était essentiel pour répondre à la grogne populaire soulevée par les dépenses indues.

M. Carignan parlait alors de « négligence grossière » dans la gestion de leurs ressources parlementaires.

À la Chambre des communes, le premier ministre Stephen Harper a éludé les questions de l'opposition sur le sujet. Son secrétaire parlementaire s'est chargé de se lever à sa place. Paul Calandra a répété, à chaque question, que les autorités se chargeaient de ces affaires.

La GRC enquête, en effet, sur les dépenses des trois sénateurs.

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Pierre-Hugues Boisvenu

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