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Greenpeace prédit d'autres désastres ferroviaires si le gouvernement n'agit pas

Les déraillements ferroviaires sont-ils la nouvelle norme au pays?
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TORONTO - Des désastres ferroviaires tels que le déraillement survenu samedi en Alberta deviendront la «nouvelle norme», à moins qu'Ottawa ne resserre les normes de sécurité pour le transport des marchandises dangereuses par rail, a affirmé Greenpeace Canada, samedi.

Un train du CN transportant du pétrole brut et du gaz de pétrole liquéfié a quitté la voie, dans la nuit de vendredi à samedi, dans un hameau à l'ouest d'Edmonton, déclenchant un important incendie qui aurait entraîné deux explosions.

Il s'agit du troisième déraillement d'importance dans la province au cours des derniers mois, au moment où la sécurité ferroviaire fait l'objet d'une attention de plus en plus marquée dans tout le pays, surtout depuis la tragédie de Lac-Mégantic qui a coûté la vie à 47 personnes en juillet.

Au dire de l'organisme environnemental, puisque les normes de sécurité sont dépassées de ce secteur, ce n'est qu'une question de temps avant qu'une autre catastrophe ne se produise.

Pour Keith Stewart, coordonnateur de campagne sur le climat et l'énergie chez Greenpeace Canada, le gouvernement fédéral a fait quelques gestes depuis le déraillement dévastateur de Lac-Mégantic, mais ceux-ci sont insuffisants pour réduire les risques.

Il souhaite qu'Ottawa mène un examen approfondi des normes de sécurité pour le transport du pétrole, que ce soit par train ou par un autre moyen de transport.

«Il y a trois ans, on ne transportait pratiquement pas de pétrole par rail. La croissance fut extrêmement rapide, et ce secteur devrait continuer de prendre de l'importance de cette façon; les normes sécuritaires canadiennes n'ont simplement pas gardé le rythme face aux nouvelles façons de transporter de nouveaux types de pétrole», dit-il.

«Je crois que ce qui s'est produit est que nous transportons de plus en plus de pétrole sur des infrastructures vieillissantes, et qui n'ont pas vraiment été conçues pour cela à la base, et le tout fait augmenter les risques.»

Un porte-parole du CN, Mark Hallman, a souligné que les quatre wagons chargés de pétrole brut au sein du convoi de 13 voitures étaient intacts, et il a rejeté les inquiétudes de Greenpeace.

«Ils se concentrent sur la question du brut transporté par train mais la situation ici est que les wagons de pétrole sont intacts, et qu'il n'y a aucune indication de fuite», a-t-il déclaré.

Les wagons qui ont pris en feu contenaient du gaz de pétrole liquéfié, a-t-il précisé.

Le bureau de la ministre fédérale des Transports, Lisa Raitt, a publié une déclaration laconique samedi, rappelant que le gouvernement avait dépensé plus de 100 millions $ pour la sécurité ferroviaire et avait augmenté le montant des amendes imposées aux entreprises violant les normes de sécurité. Le communiqué indique également que Transports Canada surveille la situation en Alberta.

Aucun blessé n'a été rapporté en lien avec le déraillement de samedi, mais la petite communauté de Gainford, qui compte une centaine d'habitants, a été évacuée en raison de l'incendie.

L'incident a par ailleurs alimenté le débat sur les avantages du transport de pétrole, que ce soit par train ou oléoduc, plusieurs personnes prenant position sur les médias sociaux.

«Un autre déraillement de train, une autre raison pour laquelle j'appuie les oléoducs», a écrit un internaute.

«Un autre déraillement. Préparez-vous à ce que les défenseurs des oléoducs sortent les fourches et les torches. Mais les oléoducs mènent à des déversements et sont des infrastructures inamovibles», a prévenu un autre.

À la suite de la tragédie de Lac-Mégantic, Transports Canada a lancé plusieurs ordres d'urgence, exigeant entre autres que tous les trains transportant des produits dangereux soient conduits par au moins deux employés.

La Fédération canadienne des municipalités a pour sa part formé un groupe de travail en sécurité ferroviaire après le déraillement de Lac-Mégantic et a demandé à Transports Canada d'obtenir plus d'informations sur le transport des marchandises dangereuses.

Des responsables fédéraux ont toutefois affirmé que de telles informations pourraient représenter un risque en matière de sécurité si elles tombaient entre de mauvaises mains.

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