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Dons de vêtements d'occasion, un marché lucratif pour certains

Dons de vêtements d'occasion, un marché lucratif pour certains
a pile of dirty clothing...
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a pile of dirty clothing...

Les bacs de récupération des vêtements d'occasion prolifèrent au Québec, mais ils n'ont pas tous les mêmes vertus.

L'équipe de l'émission La Facture a découvert que des entrepreneurs créent des fondations qui peuvent duper le public.

Sur la plupart de ces bacs, on indique que les dons vont à des causes charitables. Les gens peuvent ainsi croire que leurs dons de vêtements sont destinés uniquement à des uvres de bienfaisance, alors qu'ils servent parfois à enrichir ces entrepreneurs, un marché très lucratif.

Le Canada en exporte des quantités phénoménales, pour plus de 170 millions de dollars par an.

Mais sur le terrain, la confusion règne. L'entrepreneur Deitan Dumais reconnaît avoir créé un fonds dédié au sport pour aider sa compagnie, Vortex, à récolter les vêtements qu'il exporte.

Mais, rien n'indique sur ses boîtes le lien avec sa compagnie.

Même constat avec la Fondation BINefit Canada, dont le président est aussi propriétaire de deux entreprises qui vendent et exportent les vieux vêtements.

Le Club des petits déjeuners s'est associé à l'opération. Sa directrice au Québec, Marie-Claude Bienvenue, reconnaît que les boîtes portent à confusion.

Pour Mme Bienvenue, « il y a un flou. Pour être très clair, il faudrait que ce soit écrit sur le contenant ».

BINefit compte toutefois ajouter plus de détails sur ses boîtes pour indiquer qu'elles sont administrées par une compagnie.

Un troisième organisme, la « Fondation québécoise pour les familles monoparentales », dont on peut lire le nom sur certaines boîtes, ne fournirait même pas de services à des familles dans le besoin.

Sylvie Lévesque, directrice générale de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec, évoque « un front » au sujet de ces bacs et trouve que le procédé est « choquant ».

La fondation loge à la même adresse qu'une compagnie, « Gabriel déménagement » dont le propriétaire a été condamné pour fraude en 2005. Gabriel Flonta a aussi été décrit dans une procédure judiciaire en 2010 comme un chef en matière de « clonage de carte ».

Certaines municipalités ont commencé à adopter des règlements sur ces bacs de récupération. À Montréal, l'arrondissement de Saint-Léonard exige désormais que les bacs installés sur son territoire appartiennent à des organismes de charité enregistrés.

D'après le reportage de Benoît Giasson

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