La chanteuse Florence K, 30 ans, laisse paraître I’m Leaving You, «un album qui aura toujours une signification particulière». Après un passage à vide extrêmement éprouvant en 2011, elle signera une entente avec le géant Universal Music, une bonne nouvelle renchérie par la collaboration avec le réputé réalisateur américain Larry Klein (Joni Mitchell, Madeleine Peyroux, Herbie Hancock, Tracy Chapman). Rencontre avec la jeune femme au studio Madrigal, à Verdun lors d’une pratique d’après-midi.
Lovée au milieu des instruments de son groupe (8 musiciens incluant Florence K) dans une salle de pratique, la chanteuse et pianiste raconte les six mois qui nous séparent de notre dernière rencontre aux Planet Studios, alors qu’elle avait proposé aux médias une session d’écoute de quelques pièces de son I’m Leaving You. Au mois d’avril, elle avait déjà partagé son enthousiasme à l’endroit de cet album qu’elle souhaite distribuer sur le marché international.
« J’ai terminé mon travail en juin, explique Florence K. Depuis, c’est mon équipe qui s’est affairée à peaufiner le disque. Tchad Blake (il est notamment responsable des deux derniers encodés des Black Keys) a par exemple mixé l’album. Pour ma part, j’ai pris du temps pour moi, j’ai recommencé la radio à Espace Musique, je me suis occupé de ma fille, de la maison… »
« Ces temps-ci, je travaille pas mal sur le show. On a mis le paquet. Je veux bien présenter l’univers de l’album. Je veux l’incarner, sans cassure. En respectant au mieux l’esprit de I’m Leaving You. Je pense que ce sera un super spectacle. Ce disque est différent des autres. Mon travail l’a été tout autant […] Je veux rendre un équilibre entre l’authenticité qui se dégage du disque et l’idée du rêve que l’on doit retrouver en musique ou dans l’art en général. Ma gérante et moi avons réfléchi beaucoup à la mise en scène, aux éclairages. Il n’y aura pas de costumes ou d’invités particuliers (elle sourit), mais je veux définitivement que le concert soit habité. J’aime penser que mon rôle est plus que de chanter. Il faut rendre un esprit, un monde. »
Klein, le mentor
Florence K est convaincue de la qualité de cet album pour lequel elle s’est dédiée grandement ces deux dernières années. Cette qualité s’explique en partie par la plus grande maturité de la chanteuse, mais certainement aussi dans son travail auprès de Larry Klein, qui lui a servi de guide professionnel dans l’élaboration du nouveau son Florence K. Sans faire table rase sur les influences latines très marquées chez l’auteure-compositeure-interprète, on peut dire qu’il a ramassé tout le talent de Florence K pour en faire une musique plus accessible et, pourrait-on dire, plus cohérente.
« Je suis très contente du résultat. C’est l’album le plus près de moi, le plus personnel, le plus intègre. Il a toujours des couleurs latines que je chérissais, mais il est plus homogène. Oui, les thèmes sont plus profonds, je dirais même lourds, mais la musique est up tempo, lumineuse et remplie d’espoir. Pour moi, c’est un disque thérapeutique. J’ai canalisé mes émotions pour créer 10 chansons auxquelles je crois. Je suis doublement fière de I’m Leaving You compte tenu des difficultés personnelles très éprouvantes que j’ai traversées [pour le reste, elle préfère ne pas s’étendre sur le sujet, pour l’instant du moins]. Ça va bien plus loin que la simple histoire de peine d’amour. C’était un vrai crash. Je ne pouvais même pas penser à la musique. J’étais vide. Mais comme un phénix (elle rigole en utilisant cette image un peu surfaite), j’ai réussi à renaître de mes cendres ! Cette période 2011-2012, qui correspond au processus de création de l’album, est remplie de joie. Un temps durant lequel je me suis reconstruite. C’est un album de la vie. »
« Et puis, j’ai passé du temps superbe à Los Angeles, où j’ai dû me rendre plusieurs fois pour travailler sur le disque. J’ai marché, fait du vélo, j’ai loué une voiture pour visiter la région jusqu’à Santa Barbara. La Californie c’est magnifique. »
L’amour K
Bien entendu, I’m Leaving You parle d’amour et d’une rupture. Mais selon Florence K, c’est bien plus. C’est aussi l’idée de mettre un terme à une étape, un état d’esprit, une ombre à l’âme. Rien de nouveau ici, car bien d’autres artistes québécois comme Caféïne, Peter Peter, Alex Nevsky, Chantal Archambault et autres Yann Perreau ont arpenté le territoire amoureux pour un album. Cela dit, Florence K fait résonner l’amour à sa manière.
« Sur la couverture du disque, je représente le personnage d’une histoire. La fille joliment habillée est dans une posture un peu incertaine (sans parler du regard hagard et de la mèche dans l’œil droit). Cette approche est nouvelle et voulue. J’aime me prêter au jeu. J’aime interpréter. J’aime surprendre. En fait, je m’assume mieux. Mon crash fait partie de la genèse de cet album. »
Un album encore teinté d’influences brésilienne, cubaine et latine, certes. Or, il propose en effet un son fusion plus «moderne» et plus pop. Dans cette musique hybride, on dénote aisément les ambiances de blues, jazz (Don’t Come Around Anymore avec ses cuivres assez up la vie), rock (pensons à la chanson-titre avec sa guitare électrique), jazz et bossa nova (comme la soyeuse balade No Salgo De Aquí). nouveau, Florence K chante en français, anglais et espagnol.
Sous étiquette Universal Music Canada, I’m Leaving You est disponible depuis le 8 octobre. Le lancement du disque aura lieu le 10 octobre au Club Soda.
Lancement du nouvel album de Florence K «I’m Leaving You»
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