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Pas question de PPP pour les péquistes, assure Réjean Hébert

Pas question de PPP pour les péquistes

MONTRÉAL - Il est hors de question que le gouvernement péquiste opte pour le modèle des partenariats public-privé (PPP) pour réaliser de futurs projets, a signalé mardi le ministre de la Santé, Réjean Hébert.

Le Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) a peut-être été livré à temps et dans le respect de son cadre financier, mais les PPP ne cadrent pas pour autant avec les orientations du Parti québécois (PQ), a fait valoir M. Hébert lors de la cérémonie d'inauguration du nouveau bâtiment.

«Pour nous, il n'est pas question d'aller dans d'autres PPP», a tranché le ministre, qui était flanqué de son collègue Pierre Duchesne, titulaire du ministère de la Recherche, de la Science et de la Technologie.

Il a assuré que le gouvernement se consacrerait à l'évaluation des PPP en cours — lancés sous l'ancien gouvernement libéral —, mais que l'arrêt de mort de ce type de partenariat avait été signé avec le changement de garde à l'Assemblée nationale le 4 septembre 2012.

«Je vous dirais que la livraison dans les temps et le respect des budgets (pour le CRCHUM), c'est une première étape, mais il faudra suivre l'évolution et voir si les avantages sont au rendez-vous, et également analyser si les inconvénients de ce type d'arrangement ne surpassent pas les (avantages)», a exposé M. Hébert.

Pendant ce temps, à l'extérieur du chapiteau où avaient lieu les discours officiels et les réjouissances, des dizaines de manifestants faisaient entendre leur mécontentement face à l'ouverture de ce centre, plaidant qu'il n'y avait pas lieu de célébrer «la dilapidation des fonds publics».

Et selon la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), le gouvernement péquiste pourrait en faire davantage que de simplement s'engager à assurer un suivi des projets en cours.

«Ça peut être rassurant (comme engagement), sauf qu'on continue à aller de l'avant avec les choix de l'ancien gouvernement qu'on a dénoncés à l'époque», a déploré Luc Bastien, vice-président régional du syndicat.

«On pourrait, dans le cas du centre de recherche ou les autres PPP qui s'en viennent, comme le CHUM et le CUSM, laisser la construction au privé et redonner au public la responsabilité de gérer et d'administrer adéquatement les projets», a-t-il suggéré.

Le CRCHUM, un bâtiment de 15 étages construit au coût de total de 469,5 millions $ (montant qui inclut les frais de conception, de construction et de l'entretien pour les 30 prochaines années), devrait accueillir quelque 1600 personnes, dont 350 chercheurs.

Les scientifiques — qui devraient investir leur nouveau lieu de travail d'ici quelques semaines — étaient jusqu'ici éparpillés dans six endroits aux quatre coins de la ville, notamment à l'Hôtel-Dieu, à l'hôpital Notre-Dame et à l'hôpital Saint-Luc.

D'après le directeur général du CHUM, Christian Paire, le CRCHUM permettra de faire de Montréal un pôle incontournable dans le domaine des sciences en plus de contribuer à la vitalité économique et au rayonnement international de la métropole.

M. Paire, le directeur du CRCHUM, Jacques Turgeon, et les autres gestionnaires du CHUM ont préféré vanter les mérites des nouvelles installations plutôt que de discuter de certains dossiers plus épineux, comme la nomination prochaine d'un accompagnateur afin de s'assurer de la saine gouvernance du méga-hôpital.

«Pas aujourd'hui. On va rester sur le sujet», a soufflé le président du conseil d'administration du CHUM, Alain Cousineau, lorsque les journalistes lui ont demandé si l'accompagnateur en question avait été nommé.

Recouvrement de l'autoroute Ville-Marie

Le CRCHUM constitue la première phase du projet de modernisation du nouveau CHUM autour duquel le futur Quartier de la santé de Montréal se développera.

À l'est, la vue sur le fleuve Saint-Laurent est à couper le souffle. Mais à l'ouest, c'est un trou béant — l'autoroute Ville-Marie — que l'on aperçoit à travers l'une des nombreuses fenêtres du bâtiment.

L'idée de recouvrir cette artère revient sur la table depuis plusieurs années. Les quatre principaux candidats à la mairie de Montréal (Denis Coderre, Richard Bergeron, Marcel Côté et Mélanie Joly) sont en faveur du projet, bien que leur appréciation des coûts y étant rattachés et l'urgence de faire débarquer les pépines diffèrent considérablement.

En conférence de presse, mardi, les ministres Hébert et Duchesne ont préféré ne pas se prononcer sur la possibilité de voir un jour l'idée se concrétiser.

Par contre, du côté du ministère des Transports, l'attaché de presse Yann Langlais-Plante a confirmé que le projet était loin d'être une priorité pour le gouvernement Marois.

«Pour l'instant, c'est vraiment pas dans nos cartons à court et moyen terme. Les coûts associés à ça seraient trop élevés dans le contexte budgétaire actuel», a affirmé M. Langlais-Plante.

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