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Les deux Canadiens qui étaient détenus en Égypte ne peuvent quitter le pays

Les deux Canadiens qui étaient détenus en Égypte ne peuvent quitter le pays
CP

Les deux Canadiens qui ont été libérés après avoir été détenus dans une prison égyptienne durant 50 jours ont été empêchés de quitter le pays, ont indiqué des responsables à l'aéroport du Caire.

John Greyson, un cinéaste de Toronto, et Tarek Loubani, un médecin de London en Ontario, se sont enregistrés pour un vol à direction de Francfort, en Allemagne, avant d'être bloqués au quai d'embarquement. Leurs noms apparaissaient sur une liste noire émise par des procureurs, ont précisé les mêmes responsables, sous le couvert de l'anonymat.

Les deux hommes ont pu récupérer leurs bagages et quitter l'aéroport, ont-ils ajouté.

Leur libération a été confirmée samedi soir par les autorités canadiennes, une semaine après que les autorités égyptiennes eurent annoncé que leur détention serait prolongée de 45 jours.

John Greyson et Tarek Loubani ont passé quelques heures à l'ambassade canadienne au Caire. Il sont dans un état de santé précaire, mais en sécurité.

« Jusqu'à présent, le personnel consulaire et mon père ont essayé d'en dire le moins possible, même à notre famille, pour s'assurer que tout se déroule sans problème », a expliqué Emam Loubani, la soeur de Tarek Loubani.

« C'est une très bonne nouvelle, et nous espérons qu'ils puissent retourner chez eux le plus vite possible. »

-- Stephen Harper, après un point de presse en Malaisie

De son côté, la ministre d'État aux Affaires étrangères et consulaires, Lynne Yelich, a accueilli avec satisfaction la décision des autorités égyptiennes de relâcher les deux Canadiens, dans une déclaration publiée sur le site web du ministère, tard samedi soir.

« Le Canada applaudit la décision de libérer M. Tarek Loubani et M. John Greyson », dit la ministre. « Je me réjouis à la perspective de voir MM. Loubani et Greyson retrouver leurs familles et leurs amis, qui ont montré beaucoup de courage tout au long de cette épreuve. »

Les deux hommes avaient été arrêtés lors de violentes manifestations au Caire, le 16 août. John Greyson et Tarek Loubani ont toujours affirmé qu'ils ne devaient rester que quelques jours au Caire, et qu'ils étaient plutôt en chemin vers l'enclave palestinienne de Gaza.

La ministre Yelich affirme que le gouvernement canadien a contacté à plusieurs reprises les autorités égyptiennes pour obtenir la libération de MM. Greyson et Loubani. Le personnel de l'ambassade au Caire aurait déployé « des efforts constants », aux dires de la ministre. Elle a aussi exprimé sa « reconnaissance » aux autorités égyptiennes pour « avoir fourni un accès consulaire régulier » aux deux Canadiens durant leur détention.

Leur version des faits

À partir de leur prison, les deux Canadiens ont publié une déclaration, la semaine dernière, dans laquelle ils affirmaient avoir observé une manifestation près de leur hôtel et vu au moins 50 manifestants se faire tuer. Le docteur Loubani aurait voulu prêter assistance à des blessés pendant que John Greyson filmait le carnage.

Toujours selon leur version des faits, ils auraient ensuite demandé leur chemin à des policiers. C'est alors qu'ils auraient été battus et emmenés en détention.

Les procureurs égyptiens les soupçonnaient d'avoir « participé avec des membres des Frères musulmans » à l'attaque d'un commissariat de police. Aucune accusation formelle n'a toutefois été déposée contre eux.

Les soupçons qu'entretenaient les autorités égyptiennes sur les deux Canadiens pourraient avoir été alimentés par le fait que M. Loubani est originaire de Palestine et que les deux hommes se rendaient à Gaza, une zone gouvernée par le Hamas, un groupe proche des Frères musulmans.

MM. Greyson et Loubani ont fait la grève de la faim pendant 16 jours pour tenter d'accélérer le traitement de leur dossier. Ils avaient recommencé à manger la semaine dernière. Le travail diplomatique canadien pourrait être venu à bout de leur détention.

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