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Obama presse les républicains à voter un budget

Obama presse les républicains à voter un budget

Le président des États-Unis, Barack Obama, s'en est directement pris au président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, pour la paralysie de l'État provoquée, selon lui, par ses troupes depuis trois jours.

« Votez (un budget), arrêtez cette comédie et mettez fin à cette paralysie », a-t-il lancé de passage dans une entreprise de construction du Maryland, en déplorant que M. Boehner ait jusqu'ici refusé « de s'aliéner les extrémistes dans son parti », en référence aux membres du Tea Party.

Mercredi soir, M. Boehner accusait d'ailleurs le président américain de refuser de négocier.

Pendant ce temps, le désaccord entre les élus démocrates et républicains commence à faire de premières victimes à l'extérieur de la fonction publique fédérale. Le conglomérat industriel United Technologies, fournisseur du Pentagone, annonce jeudi la mise à pied temporaire de milliers de travailleurs.

Si les services de l'administration américaine sont toujours paralysés le 7 octobre, United Technologies devra mettre en congé sans solde 2000 employés de sa division d'aviation militaire Sikorsky. « Si la fermeture se poursuit jusqu'à la semaine prochaine, les divisions d'aéronautique Pratt & Whitney et UTC Aerospace Systems seraient également touchées, les mises en congés sans solde doubleraient à 4000 personnes. Elles pourraient dépasser 5000 employés si la fermeture partielle du gouvernement continue le mois prochain », détaille United Technologies dans un communiqué.

Le problème, c'est que la production des hélicoptères Black Hawk et des moteurs d'avions qui font l'objet de contrats octroyés par le gouvernement américain ne peut pas se poursuivre sans l'approbation du processus de fabrication par les inspecteurs fédéraux.

Ces agents du gouvernement doivent approuver toute commande de matériel pour la production. Puisqu'ils sont eux-mêmes en congé forcé depuis mardi, United Technologies a dû suspendre une partie de son approvisionnement. « Il est difficile de construire des hélicoptères lorsqu'ils ne sont pas inspectés », a déclaré Greg Hayes, le directeur financier du groupe.

L'arrêt temporaire de la production chez le géant industriel pourrait pénaliser ses centaines de fournisseurs, des petites et moyennes entreprises basées un peu partout dans le monde.

Les contrats octroyés par le gouvernement fédéral représentent environ 18 % de revenus de United Technologies, selon son chef de la direction financière Gregory Hayes. La division Sikorsky a remporté l'an dernier un contrat de cinq ans évalué à 8,5 milliards de dollars pour la fabrication d'hélicoptères Black Hawk. Pratt & Whitney s'est également entendu avec le ministère de la défense pour fabriquer un autre lot de moteurs destinés aux avions F-35.

Toujours un désaccord

Mercredi soir, une rencontre de plus d'une heure n'a pas suffi au président Barack Obama pour convaincre quatre leaders du Congrès - deux républicains et deux démocrates - de s'entendre sur une loi destinée à remettre en marche la machine budgétaire. Le désaccord est à l'origine de la fermeture temporaire des services offerts par l'État. Dans la nuit de lundi à mardi, environ 800 000 fonctionnaires jugés non essentiels ont été mis en congé sans solde.

De son côté, le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a réitéré que le principal point en litige demeurait la loi qui a entraîné la réforme de l'assurance maladie aux États-Unis. Cette réforme, pièce maîtresse du bilan social de Barack Obama, est entrée en vigueur mardi. Et, pour les démocrates, l'emblématique « Obamacare » ne doit pas servir de monnaie d'échange pour la conclusion d'une autre loi qui, elle, aurait pour effet de dénouer la crise budgétaire.

Vers une autre récession, pire

Si le Congrès ne donne pas son feu vert au relèvement du plafond de la dette d'ici au 17 octobre, les États-Unis risqueront de se retrouver en défaut de paiement, une situation sans précédent. Le Trésor américain a fait savoir jeudi qu'une récession pire que celle de 2007 à 2009 pourrait se produire si rien n'est fait.

« Un défaut serait sans précédent et serait en puissance catastrophique: les marchés du crédit seraient gelés, la valeur du dollar pourrait plonger et les taux d'intérêt américains pourraient atteindre des sommets stratosphériques », note le gouvernement américain. « Les répercussions négatives pourraient se faire sentir dans

le monde entier, résultant en une crise financière et une récession qui feraient écho aux événements de 2008, voire les amplifieraient. »

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