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Twitter: Dorsey interpelle Rohani sur le blocage du réseau social en Iran

Tweetclash (très diplomatique) entre le fondateur de Twitter et le président iranien
Twitter

Voici un échange de tweets qui n'est pas passé inaperçu: Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, a interpellé le président iranien Hassan Rohani mardi pour évoquer le blocage du réseau social dans le pays.

Dans le jargon Twitter, on pourrait parler d'un "tweetclash" si les messages n'étaient pas aussi courtois. "Bonsoir monsieur le président. Est-ce que vos citoyens peuvent lire vos tweets?", demande Jack Dorsey.

Avec ce message, le créateur de Twitter interpelle le président iranien sur une situation plus que paradoxale: en Iran, plusieurs dirigeants ont des comptes Twitter, mais officiellement les iraniens n'ont pas accès aux réseaux sociaux.

Le paradoxe iranien

Depuis 2009, Twitter, Facebook mais aussi YouTube et de nombreux autres sites, notamment pornographiques, sont bloqués par Téhéran. Le pays essaie ainsi de limiter l'accès à des sites jugés immoraux mais aussi de limiter les mouvements de contestation du régime puisque l'interdiction des réseaux sociaux a été mise en place après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad en 2009.

De nombreux Iraniens bravent toutefois ces interdictions en utilisant un VPN (un moyen de faire croire que son ordinateur n'est pas en Iran) pour se connecter.

Mais depuis la prise de fonction de Hassan Rohani en août, les autorités sont plus souples sur les questions culturelles et médiatiques. Progressivement, les responsables iraniens se connectent: le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif est ainsi devenu le premier responsable de son pays à obtenir un compte certifié sur Twitter. Et le diplomate possède aussi sa page Facebook.

Bientôt l'ouverture aux réseaux sociaux?

Le tweet de Jack Dorsey n'a donc rien d'innocent. Il intervient d'ailleurs deux semaines après une levée temporaire du blocage dans le pays. De nombreux Iraniens ont cru à la fin de l'interdiction mais il s'agissait d'un problème technique, ont assuré les autorités.

Malgré la fausse joie des Iraniens deux semaines plus tôt, la réponse de Hassan Rohani à Jack Dorsey est encourageante:

"Bonsoir, @Jack. Comme je l'ai dit à @camanpour [Christiane Amanpour, une journaliste de CNN ndlr], mes efforts ont pour but d'assurer à mon peuple d'avoir confortablement accès à l'information de manière générale, comme c'est leur droit", a répliqué le président iranien.

Dernier mot de Jack Dorsey: "N'hésitez pas à nous faire savoir comment nous pouvons aider à mettre cela en pratique."

Un exemple de diplomatie technologique.

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