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Non la testostérone ne rend pas forcément agressif, au contraire...

Non la testostérone ne rend pas forcément agressif, au contraire...
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L'agressivité? La faute de la testostérone. La volonté de dominer et la compétition? La testostérone. Les comportements anti-sociaux? La crise financière? Toujours la testostérone. L'hormone sécrétée par les mâles est régulièrement accusée de tous les maux. À tort, selon une récente étude publiée dans le journal Psychological Science, montrant que la testostérone pourrait au contraire avoir un rôle dans la promotion et le maintien des relations sociales.

"La testostérone peut servir de médiateur à un comportement compétitif et potentiellement antisocial, quand il faut faire face à des challenges ou des menaces et les gérer. Mais elle peut également induire un comportement prosocial en l'absence de menaces", explique Maarten Boksem, principal auteur de cette étude, de l'école de management de Rotterdam (Pays-Bas).

L'hypothèse de départ que ces chercheurs voulaient questionner est la suivante: la testostérone aurait un rôle dans les comportements de domination et accroîtrait le besoin d'avoir un certain statut social. Ils postulent alors que la testostérone a un effet contraire, à savoir qu'elle pourrait mener à un comportement prosocial.

Ils ont alors donné à 54 femmes un liquide, quelques heures avant de participer à un jeu d'investigation. Certains ont bu un liquide contenant de la testostérone, d'autres ont bu une solution placebo. L'idée de cette expérience était de voir dans quelle mesure les participants se faisait confiance.

Pour ce faire, 20 euros (28 dollars) ont été donnés à chaque participante. Ensuite, deux possibilités:

  • Soit la participante incarnait un "investisseur", et elle pouvait alors choisir de garder la somme d'argent qu'elle voulait, ou choisir de la donner à un tuteur - une option qui multipliait par trois la somme d'argent engagée
  • Soit la participante était un "tuteur", et elle recevait l'argent des investisseur. Et de la somme triplée qu'elle a reçu, elle peut choisir d'en redonner une partie, l'intégrité ou rien du tout à l'investisseur

Si tout les participants font confiance aux autres, le calcul est simple: au lieu des 20 euros dollars initiaux, c'est avec 30 euros qu'ils finissent le jeu.

Quand les participants avaient le rôle d'investisseur, ceux qui avaient reçu de la testostérone faisaient moins confiance aux tuteurs que les autres: ils ont donné en moyenne 3,20 euros de moins. Ceci était prévisible.

Une étude qui remet en cause nos préjugés

C'est lorsque les participants ont joué le rôle de tuteur que les résultats sont plus surprenants. Ils ont tous reçu 60 euros (84 dollars), ce qui signifie que tous les investisseurs leur ont fait confiance. Les comportements varient cependant dans la façon dont ils ont redistribué l'argent. Ceux qui ont bu une boisson avec testostérone ont choisi de redonner à l'investisseur plus d'argent que ceux qui n'ont reçu que le placebo.

Alors, pas si mauvaise, la testostérone? Elle a "un effet plus prononcé sur les comportements prosociaux qu'antisociaux", remarque Booksem.

C'est donc une étude qui tend à remettre en cause nos préjugés. Il ne s'agit pas de dire que la testostérone n'a aucun rapport avec l'agressivité et la tendance à dominer, mais seulement que tout est une question de contexte. Sans menaces extérieures, les hommes seraient alors de vrais Bisounours.

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