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Commissions scolaires: l'opposition dénonce la gestion du gouvernement Marois

Commissions scolaires: les partis d'opposition tiennent Marois responsable
Pauline Marois, premier of Quebec, speaks during an interview in New York, U.S., on Thursday, Dec. 13, 2012. Marois, premier of Canada's second-most populous province, reiterated her aim to move Quebec toward independence and said it values its relationship with the U.S. Photographer: Scott Eells/Bloomberg via Getty Images
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Pauline Marois, premier of Quebec, speaks during an interview in New York, U.S., on Thursday, Dec. 13, 2012. Marois, premier of Canada's second-most populous province, reiterated her aim to move Quebec toward independence and said it values its relationship with the U.S. Photographer: Scott Eells/Bloomberg via Getty Images

QUÉBEC - La première ministre Pauline Marois a dû défendre sa gestion de la crise financière qui secoue les commissions scolaires, mercredi, en affrontant le tir nourri des partis d'opposition, prompts à dénoncer l'hypocrisie du gouvernement dans ce dossier.

L'opposition libérale et Québec solidaire ont dit juger que la position du gouvernement était purement électoraliste et la Coalition avenir Québec (CAQ) a parlé de poudre aux yeux.

La période quotidienne de questions à l'Assemblée nationale a été pratiquement monopolisée par le dossier des commissions scolaires et c'est la première ministre elle-même, en l'absence de la ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, qui a dû répondre à toutes les questions au nom du gouvernement.

Mme Marois a réaffirmé que l'objectif du gouvernement consistait à revoir en profondeur le système de taxation foncière appliqué au milieu scolaire, actuellement jugé inéquitable.

«On constate que le système actuel en matière de taxation foncière est mal adapté à de l'aide au niveau de l'éducation, alors nous pensons qu'il faut revoir ce système, et nous allons vers ça sereinement», a-t-elle commenté, lors d'un bref point de presse, avant d'entrer en Chambre en matinée.

Elle a nié avoir déclaré la guerre aux commissions scolaires et a justifié sa position par la nécessité d'adapter leur mode de financement en vue de corriger les inégalités entre les régions.

En augmentant, selon elle de façon «excessive», les taxes scolaires cette année, les commissions scolaires ont pris une voie «qu'elles n'auraient pas dû prendre», car d'autres avenues auraient pu et dû être explorées, comme les coupes dans l'administration.

La veille, le gouvernement avait annoncé que les commissions scolaires devraient sabrer au total 100 millions $ du fardeau de taxes scolaires imposées aux contribuables, d'ici deux ans.

Il a aussi mandaté un comité d'experts chargé d'examiner en profondeur, au cours des prochains mois, le fonctionnement, la gestion et le type de gouvernance exercés par les commissions scolaires, dont l'existence même pourrait être remise en cause.

Furieuses, les commissions scolaires ont réagi en se sentant injustement traitées et en menaçant de ne pas obtempérer aux ordres du gouvernement, qui selon elles, se traduiront par un manque à gagner entraînant une baisse des services fournis aux élèves.

L'opposition libérale estime que le gouvernement n'a que lui-même à blâmer, ayant fabriqué de toutes pièces la crise, lorsqu'il a décidé de mettre un terme à l'aide gouvernementale de 200 millions $ accordée depuis quelques années aux propriétaires et locataires, pour réduire l'impact de l'impôt foncier scolaire.

Le gouvernement Marois a sabré cette aide et n'a pas permis aux commissions scolaires, en contrepartie, de compenser ce manque à gagner en pigeant sans réserve dans leurs surplus, a déploré en point de presse le chef de l'opposition officielle, Jean-Marc Fournier. Résultat: les commissions scolaires ont dû augmenter les taxes, comme la ministre Malavoy leur avait d'ailleurs suggéré de faire, avant de se raviser et de les blâmer, a-t-il fulminé.

M. Fournier n'était pas à court d'épithètes pour dénoncer la façon de faire péquiste: «énorme tromperie», «hypocrisie totale», «mise en scène», «manoeuvre électorale indigne».

Le gouvernement Marois tente de «faire croire que c'est la faute des autres. Y en a marre des tromperies de Pauline Marois», a-t-il dit.

La porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, députée de Gouin, estime de son côté qu'il faut conclure de la position du gouvernement sur le financement des commissions scolaires que la première ministre Marois s'apprête à déclencher des élections générales.

«Si quelqu'un doute encore du fait que nous aurons des élections cet automne ou cet hiver, je ne sais pas ce qu'il leur faut de plus», a-t-elle commenté en point de presse.

Selon elle, le gouvernement péquiste s'aligne sur la position caquiste, en vue de ravir le vote acquis au chef de la CAQ, François Legault, qui milite pour l'abolition des commissions scolaires.

Mme Marois «commence en ridiculisant notre programme, puis elle se dit: 'savez-vous, cela a bien bien du bon sens'», a ironisé M. Legault, en point de presse, en affirmant que le gouvernement avait tout le loisir d'appliquer intégralement le programme de la CAQ.

Sauf que, selon lui, Mme Marois s'y prend bien mal et comprend mal les principes de gestion, dit celui qui revendique plus d'autonomie pour les écoles.

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