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Affaire André Boisclair: Jacques Duchesneau persiste et signe (VIDÉO)

Double nomination de Boisclair: Fournier accuse Marois de «tromperie» (VIDÉO)

QUÉBEC - Le chef parlementaire libéral Jean-Marc Fournier a accusé mardi la première ministre Pauline Marois d'avoir trompé la population en maintenant une double nomination pour l'ex-chef péquiste André Boisclair.

Mme Marois avait déclaré l'automne dernier qu'elle abolirait les dispositions d'un décret permettant à M. Boisclair d'intégrer la haute fonction publique en même temps qu'il était nommé délégué général du Québec à New York, a indiqué M. Fournier.

«C'est une tromperie, il n'y a pas d'autre mot que ça, a-t-il dit en marge d'une réunion de ses députés. (...) Dix mois plus tard elle n'a pas reculé. Elle n'a pas respecté la parole qu'elle avait donnée à l'ensemble des Québécois. Franchement les Québécois ont été trompés.»

M. Boisclair a demandé à être suspendu temporairement de ses fonctions la semaine dernière afin de répondre par une poursuite judiciaire aux attaques de la Coalition avenir Québec (CAQ) concernant l'octroi d'une subvention il y a dix ans, alors qu'il était ministre.

En Chambre, où l'opposition l'a talonné à ce sujet, le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée, a expliqué mardi que le gouvernement attendait les conclusions d'un rapport avant d'entériner le décret qui mettrait fin à la double nomination de M. Boisclair.

M. Lisée a rappelé que Mme Marois a mandaté un comité, au moment de la controverse sur la nomination de M. Boisclair, afin de baliser ce genre de situation où le gouvernement nomme une personne qui n'est pas déjà dans la fonction publique.

«Nous attendions tout simplement le rapport de cette commission pour pouvoir prendre un seul décret qui refonde complètement ces conditions de travail», a-t-il dit.

À l'opposition qui réclamait un changement immédiat, le ministre a assuré que M. Boisclair s'était engagé verbalement à renoncer à sa permanence dans la fonction publique, bien qu'il ait conservé ce statut dans les faits au cours des derniers mois.

«M. Boisclair a pris un engagement, nous avons pris cet engagement, il sera respecté, a-t-il dit. Au surplus, nous avons demandé à M. Boisclair, pendant cette suspension, qu’il travaille pour son salaire.»

Plus tôt, dans un point de presse, M. Lisée a affirmé que la mutation temporaire de M. Boisclair à d'autres tâches était possible en s'appuyant sur son contrat de délégué et non sur son statut de haut fonctionnaire.

«S'il avait un contrat de délégué général et qu'on dit: on le suspend de son poste de délégué général à cause des événements malheureux suscités par la CAQ, on l'aurait muté ailleurs quand même, a-t-il dit. Alors ça n'a rien à voir avec le cadre légal, c'est la bonne chose à faire.»

En matinée, le député caquiste Jacques Duchesneau, qui a attaqué M. Boisclair sur sa consommation passée de cocaïne, a déclaré aux journalistes que la CAQ, le chef François Legault et lui-même sont prêts à riposter devant la justice si jamais l'ex-ministre met ses menaces de poursuites en diffamation à exécution.

«Mon intention n’est ni malicieuse ni empreinte de mauvaise foi. Mon objectif n’est certainement pas de salir ou de ternir la réputation d’André Boisclair ou celle de qui que ce soit d’autre», a-t-il dit.

La semaine dernière, M. Duchesneau a établi un lien entre l'octroi d'une subvention à la rénovation d'une église et la consommation passée de cocaïne de M. Boisclair.

Le député caquiste a affirmé que l'ex-ministre péquiste devait expliquer s'il avait subi des pressions pour donner cet appui financier au projet auquel était associée une entreprise de construction qui aurait ensuite été contrôlée par le crime organisé.

Mardi, M. Duchesneau, qui a refusé de répondre aux questions des journalistes, a répété qu'il n'avait fait que soulever une question, sans toutefois évoquer de nouveau le lien avec la drogue.

«Il est dommage que M. Boisclair ait choisi la voie des tribunaux pour faire valoir sa position, mais c'est son droit, a-t-il dit. S’il persiste dans son intention, il va de soi que nous prendrons toutes les mesures nécessaires afin de faire valoir notre droit et notre devoir de poser des questions légitimes.»

Alors que M. Boisclair assumera ses frais juridiques, la CAQ a fait savoir mardi que M. Legault et son député utiliseront des fonds publics pour leur défense, tel que leur permet l'Assemblée nationale. Ils rembourseront toutefois ces dépenses si jamais ils perdent leur cause.

M. Lisée a dénoncé l'intention des caquistes de recourir aux fonds publics, faisant valoir que M. Legault est «millionnaire» et que M. Duchesneau touche des revenus de retraite en plus de sa rémunération de député.

«Je pense qu'ils sont capables d'assumer la responsabilité de leur geste, aussi farfelu soit-il», a-t-il dit.

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