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Lac-Mégantic: la querelle se poursuit entre Québec et Ottawa

Lac-Mégantic: la querelle se poursuit entre Québec et Ottawa
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QUÉBEC - La reconstruction et la décontamination de Lac-Mégantic semblent se profiler sur fond de querelle entre Québec et Ottawa, à savoir qui acquittera la facture.

Présents tous deux jeudi aux assises annuelles de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), auxquelles participait la mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy-Laroche, la première ministre Pauline Marois et le lieutenant du premier ministre Harper au Québec, le ministre Denis Lebel, ont échangé quelques flèches.

Dans son allocution devant un parterre de centaines de maires du Québec, la première ministre est revenue à la charge pour dire qu'Ottawa devait prendre «immédiatement» ses responsabilités dans ce dossier et réviser les règles relatives au transport ferroviaire des matières dangereuses.

Elle a dit par la suite qu'Ottawa devait donner une réponse favorable aux requêtes formulées par Québec quant au partage des coûts de la reconstruction de Lac-Mégantic. «Nous n'en attendons pas moins du gouvernement fédéral qu'il réponde aux attentes des municipalités et aux attentes du Québec», a-t-elle dit.

Le Québec veut des engagements fermes, par écrit, du gouvernement fédéral, mais Ottawa trouve qu'il s'y prend bien mal.

En point de presse, le ministre Lebel a répliqué en faisant un constat: les relations entre Québec et Ottawa sont tendues. Il a dit guère apprécier la façon de travailler du ministre des Affaires intergouvernementales, Alexandre Cloutier, à qui il reproche notamment d'avoir coulé aux médias une lettre à son intention dans laquelle Québec demandait à Ottawa de s'engager par écrit à partager l'ensemble du fardeau financier associé à la reconstruction de Lac-Mégantic.

«M. Cloutier a envoyé une lettre le 5 septembre et 12 jours ouvrables après il la 'leakait' dans les journaux», a dénoncé le ministre Lebel, jugeant que ce n'était pas la meilleure manière de communiquer ses attentes.

«Quand on travaille dans un gouvernement, c'est pas comme ça qu'on travaille», a-t-il martelé, avant d'ajouter qu'il fallait «qu'on travaille dans le respect».

Il a dit qu'il s'entretiendrait avec M. Cloutier cette semaine et souhaitait en arriver à travailler «dans le respect» avec son homologue québécois.

Sur le fond, M. Lebel s'en est tenu à sa position, en relançant la balle au Québec, jugeant qu'il revenait au gouvernement Marois de formuler des demandes précises et chiffrées.

«Que le Québec nous fournisse des chiffres. Que le Québec nous fournisse des demandes précises et on traitera ça comme ça doit être fait», a tranché M. Lebel.

À propos du transport ferroviaire de matières dangereuses, il a dit que les villes qui sont inquiètes n'ont qu'à «contacter les compagnies ferroviaires et elles vont avoir toute l'information».

Il a tenté de minimiser la responsabilité d'Ottawa dans le dossier en faisant valoir que, selon lui, la sécurité ferroviaire n'était guère mieux encadrée à Québec.

«Pensez-vous, a-t-il dit, qu'à Transports Québec, on sait tout ce qui passe dans les camions sur les routes?»

Québec et Ottawa se sont engagés à dégager chacun 60 millions $ pour la première phase de reconstruction de la ville, victime d'une des pires catastrophes de l'histoire du Québec, en juillet dernier, ayant fait 47 morts, détruit une partie du centre-ville et contaminé les sols de milliers de litres de pétrole. L'opération de décontamination sera longue et coûteuse, sans compter la reconstruction.

Mme Marois a profité de son passage à la FQM pour annoncer que son gouvernement injecterait 470 millions $ sur 10 ans en vue de mettre en place une politique de la ruralité, un geste qui a été bien accueilli par le président de l'organisme, Bernard Généreux.

Elle s'est aussi engagée à donner suite à sa promesse de déposer un projet de loi-cadre sur la décentralisation des pouvoirs en faveur du palier municipal.

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