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«La Belle au bois dormant» : la version tragico-trash des Grands Ballets s'en vient ! (PHOTOS/VIDEO)

«La Belle au bois dormant» : la version tragico-trash des Grands Ballets s'en vient ! (PHOTOS/VIDEO)
Grands Ballets

Exactement deux semaines avant la première de La Belle au bois dormant, qui prendra possession du Théâtre Maisonneuve du 10 au 26 octobre prochain, les Grands Ballets Canadiens de Montréal (GBCM) ont présenté aux médias des extraits de cette relecture franchement plus dramatique que le conte original.

Créé en 1996 par le chorégraphe Mats Ek, cette relecture coup de poing est carrément déconseillée aux enfants de moins de 12 ans sur le site des GBCM. Et pour cause. La belle princesse Aurore est ici une ado rebelle et toxicomane, son fuseau est une seringue d'héroïne, alors que le Prince charmant est déclassé par un trafiquant de substances illicites qui a bien mieux à faire que d'essayer de la sauver. En teintant l'œuvre de son humour noir, le chorégraphe suédois a voulu explorer des thématiques comme la mort, la jalousie, l'amour et la vengeance.

Lors de la rencontre avec les médias, trois passages de la chorégraphie ont été dévoilés aux journalistes. Dans le premier, les quatre fées de l'histoire se substituent aux infirmières qui assistent à la naissance de la jeune Aurore. Toutes plus extravagantes les unes que les autres, les fées Émeraude, Argent, Rubis et Or se meuvent de façon outrancière.

Les danseurs nous ont ensuite invités au pique-nique familial où Aurore l'adolescente arrive en voiturette noire avec ses parents. Alors que ceux-ci respirent la sérénité, l'amour et la complicité, la jeune fille de 16 ans lorgne clairement du côté de la rébellion. Refusant d'abord de rejoindre ses parents autour du repas, elle sera sortie de force par son père et dansera comme si elle était prisonnière de son corps et de sa condition. Habillée telle une collégienne, l'ado se rebiffe et s'enfuit en voiture, sans égard pour son père qui se met sur sa route.

Drogues et sexualité

Le dernier extrait présentait Aurore, un manche et un blazer en moins, qui goûte à sa nouvelle liberté, avant de tomber entre les mains d'un homme et de la drogue. Mimant très clairement sa consommation d'héroïne par injection, elle sera ensuite frappée par ses effets, comme une enfant qui goûte à la vie pour la première fois. Un mélange d'extase et de sensuelle sexualité englobera les deux drogués.

Comme les enfants de plusieurs générations à travers le monde, le directeur artistique des Grands Ballets, Gradimir Pankov, connait la Belle au bois dormant depuis sa tendre enfance. Bercé par l'histoire classique de la belle Aurore, il affirme ne pas être à l'aise à l'idée que la version qui sera présentée sous peu à Montréal soit décrite comme étant trash. Il préfère de loin la notion de tragédie. «C'est une histoire très sensible, dit-il. On suit une jeune fille qui tombe en amour avec la mauvaise personne, et qui malheureusement l'incite à prendre des drogues. L'histoire les suit dans une direction que prennent bien des jeunes de nos jours.»

Obligeant les danseurs à être parfaits techniquement et très doués pour l'interprétation, le premier ballet de la saison risque de plaire à un vaste public, et tout spécialement aux jeunes adultes. «Je pense que le chorégraphe a voulu éduquer les jeunes gens face à ce qu'ils peuvent vivre quand ils arrivent à l'adolescence et qu'ils rencontrent les mauvaises personnes, affirme Gradimir Pankov. Mats Ek a toujours été fasciné par les contes et il adore les transposer dans la modernité. Je suis convaincu que ce genre de performances est exactement ce qui attire les plus jeunes spectateurs aux Grands Ballets. Le spectacle est connecté à notre époque.»

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