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Prise d'otages à Nairobi : Twitter a choisi son camp entre les terroristes et le Kenya

Comment Twitter joue les arbitres dans la prise d'otage de Nairobi

La guerre sur Twitter, ce n'est pas nouveau. En novembre 2012 déjà, l'offensive israélienne dans la bande de Gaza était le premier conflit live-tweeté en temps réel par les belligérants.

Presque un an plus tard, un nouveau cap a été franchi à Nairobi. Pour la première fois, Twitter a joué les arbitres en prenant clairement parti pour les forces de police, l'armée et l'État kenyan, contraignant les Shebab, le groupe terroriste somalien au silence.

Twitter vs les shebab, un conflit qui dure

Le compte Twitter des insurgés islamistes shebab a été suspendu samedi 21 septembre, suite au message des shebab pour revendiquer l'attaque contre un centre commercial à Nairobi qui a fait au moins 62 morts et autant de disparus. Dans un message sur le compte de langue anglaise @HSM_Press, Twitter indique que le compte est suspendu, pour la troisième fois depuis le début de l'année.

Twitter prévoit que des comptes peuvent être suspendus si leurs titulaires publient "des menaces directes, explicites de violences à l'encontre d'autrui". Les comptes sont également suspendus si Twitter est utilisé "pour poursuivre des buts illégaux ou mener des activités illégales".

Le compte Twitter des Shebab désormais supprimé

Le précédent compte Twitter des shebab, @HSMPress1, avait été suspendu début septembre. Twitter n'avait donné aucune précision sur la suspension de ce site en langue anglaise. Mais les shebab l'avaient utilisé pour annoncer qu'ils avaient attaqué le convoi du président somalien Hassan Cheikh Mohamoud près de la ville de Merka, à une centaine de kilomètres au sud de Mogadiscio. En janvier 2013, leur compte, @HSMPress, avait été suspendu après la publication des photographies d'un soldat français tué dans une opération de commando pour libérer un otage et menacé d'exécuter des otages kényans.

Les islamistes somaliens shebab ont annoncé mardi 10 septembre avoir rouvert un compte Twitter, après la suspension le 6 septembre de leur compte en anglais, pour la deuxième fois depuis début 2013. Twitter n’a pas donné de précisions sur les causes de cette suspension. Les insurgés islamistes, affiliés à Al Qaïda, précisent dans un mail que @HSM_Press est leur nouveau compte Twitter en anglais. Le groupe accueille ses abonnés en accusant les "non-croyants" de vouloir éteindre "le rayonnement d’Allah avec leurs bouches".

Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont diffusé samedi une série de messages sur Twitter revendiquant l'attaque contre le centre commercial Westgate. "Les moudjahidine ont pénétré aujourd'hui vers midi dans Westgate", indique un message posté sur leur compte peu après 20h. "Ils ont tué plus de 100 infidèles kényans et la bataille se poursuit", affirment les islamistes. Contacté par le Huffington Post, Twitter renvoie vers les conditions d'utilisation du site, sur lesquelles il est clairement écrit que l'utilisateur ne doit pas "publier ou poster des menaces de violences ciblées à l'encontre de quelqu'un".

Twitter penche en faveur du Kenya

Presque 24h après avoir une nouvelle fois supprimé le compte des Shebab, Twitter a avancé ses pions en direction du Kenya. Lundi 23 septembre alors que l'armée et la police kenyanne sont toujours aux prises avec les preneurs d'otages, plusieurs comptes officiels ont tweeté avoir été certifiés par Twitter.

" @InteriorKe @PoliceKE @ImmigrationDept @JaneWaikenda, @joelenku @KenyaRedCross and @PoliceKE ont été certifiés pour la crédibilité des informations."

La présence du badge bleu sur un profil "aide les utilisateurs à repérer les sources d'information de grande qualité ainsi que les sources officielles" selon les conditions d'utilisation du site. La vérification se fait a posteriori, autrement dit après la création du compte. Concrètement, les comptes tenus par des personnalités du monde de la musique, du cinéma, de la mode, de la politique (politiciens et gouvernement), de la religion, du journalisme, des médias, de la publicité, du business "et d'autres secteurs-clés" sont les premiers visés par la procédure. La vérification des comptes concerne aussi les personnes qui ont de grandes chances de se faire usurper leur identité et les entreprises partenaires de Twitter.

En offrant aux principaux acteurs kenyans un petit badge bleu, Twitter leur a donné crédibilité et visibilité pour les autres internautes et pour les journalistes à la recherche de sources fiables.

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