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Des enfants en famille d'accueil seraient oubliés, déplorent des experts

Des enfants en famille d'accueil seraient oubliés, déplorent des experts
portrait of sad child
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portrait of sad child

REGINA - Des experts estiment qu'une stratégie nationale est nécessaire pour assurer que des enfants ne soient pas victimes de mauvais traitements lorsqu'ils sont confiés aux services provinciaux.

En invoquant le cas d'une enfant née en Colombie-Britannique et qui a été maltraité en Saskatchewan, des défenseurs des droits des enfants affirment que la surveillance des services juvéniles n'est pas suffisante dans les cas où ces enfants changent de province.

Dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne, Mary Ellen Turpel-Lafond, la représentante britanno-colombienne pour l'organisme Children and Youth, déplore qu'il existe des systèmes de suivi pour de nombreux biens et produits, mais pas pour les enfants en adoption.

Un protocole interprovincial existe depuis 2001, mais le Québec ne l'a jamais signé.

«Lorsque nous nous penchons sur la façon dont nous décidons de l'endroit où envoyer les enfants, quel est le suivi, quels sont les appuis, nous tombons sur une grande faille de sécurité. Il y a un protocole, personne ne le comprend, personne ne le suit, personne n'effectue le suivi à travers le pays», dit Mme Turpel-Lafond.

Selon Cheryl Milne, la présidente de la Coalition canadienne pour les droits des enfants, puisque les mouvements entre provinces ne sont pas si fréquents, il ne s'agit peut-être pas de la «première priorité» pour toutes les provinces.

Le problème s'explique en partie parce que les normes, comme la méthode de surveillance, sont différentes pour chaque province.

Mme Milne précise que personne ne semble accepter de saisir le dossier à bras-le-corps.

«Il ne semble pas y avoir de véritables incitatifs pour que les provinces travaillent ensemble», dit-elle.

«Il n'y a pas vraiment de ressources en ce sens, et il n'y a pas de leadership provenant du gouvernement fédéral.»

Nico Trocme, professeur à l'Université McGill, soutient que le bien-être des enfants canadiens devrait être une priorité nationale, et que le manque d'informations de base est un problème. Il ne se dit cependant pas surpris du fait que personne ne puisse indiquer combien d'enfants confiés à la garde de familles d'accueil changent de province.

Si les soins à l'enfance sont de juridiction provinciale, M. Trocme affirme que surveiller leur bien-être devrait également être une priorité nationale.

Le rapport de Mme Turpel-Lafond, publié mardi et portant sur le cas de la jeune enfant maltraitée en Saskatchewan, recommande que les protocoles de soins à l'enfance soient révisés pour y inclure des normes nationales pour le placement des mineurs, en plus de la mise sur pied d'une stratégie nationale pour surveiller, suivre et témoigner du bien-être des enfants qui sont placés en famille d'accueil.

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