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La frustration de Tony Fernandes

La frustration de Tony Fernandes

Le président du groupe Catheram, Tony Fernandes, a brossé à Singapour un portrait très sombre de la F1. Il évoque même sa disparition.

« On m'a promis un sport où il y aurait moins d'argent (dépensé), et je pense que c'est un échec pour la F1 », a affirmé M. Fernandes au réseau britannique Sky Sports.

L'équipe Catheram F1 a fait son entrée en 2010 dans la foulée des réformes budgétaires que souhaitait l'ancien président de la FIA, Max Mosley. Trois nouvelles équipes voient le jour, dont Catheram. Mais ces réformes n'ont pas vu le jour, M. Mosley a perdu son poste, et les équipes ne se sont jamais entendues sur un plan de réduction des dépenses (RRA).

Une des trois équipes, HRT, a déjà disparu. Marussia et Catheram tentent de survivre, sans avoir le budget nécessaire pour faire rouler des voitures compétitives. Catheram cherche encore à marquer son premier point.

« Aucun coût n'a baissé, tout est devenu plus cher, constate M. Fernandes. Je ne suis pas sûr du bénéfice que l'on en tire, pour être honnête. C'est de plus en plus dur et la F1 est dans une période où il y a d'un côté ceux qui ont tout, de l'autre ceux qui n'ont rien » a-t-il ajouté.

Tony Fernandes croit que les équipes de F1 devraient travailler à assurer la pérennité de la discipline.

Tous responsables

La situation est telle que de nos jours, même les meilleures équipes sont en difficulté. L'exemple de Lotus vient tout de suite en tête, capable de gagner des courses, mais incapable de payer son pilote numéro un.

« Je pense que les équipes ont tout fait rater, accuse M. Fernandes. Nous faisions partie d'un groupe appelé la FOTA (Formula One Teams Association) et nous avons essayé de nous escroquer les uns les autres, donc nous sommes les seuls responsables. En affaires, les gens essaient de gagner le plus d'argent possible et nous n'avons pas agi différemment. »

« Financièrement, c'est de la folie d'entretenir une équipe de F1 en ces temps où l'économie n'est pas stable. Combien de nouveaux commanditaires sont arrivés en F1 lors des dernières années? La réalité fait mal et il faut penser à long terme un peu plus que maintenant », croit l'homme d'affaires malaisien.

Et il envoie un message clair à la FIA et à Bernie Ecclestone, responsable de la commercialisation de la F1.

« Ceux qui gèrent le sport doivent prendre conscience de ce qui se passe, pour la santé de la F1 », a-t-il conclu.

Bernie Ecclestone a proposé en 2012 un plafond budgétaire à 250 millions de dollars par année, incluant le salaire des pilotes. Proposition rejetée. Le président de la FIA Jean Todt, en campagne électorale pour sa réélection, a déjà promis de s'attaquer à la réduction des coûts en F1.

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