Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Fillette morte dans une garderie à Vaughan : listériose et conditions insalubres

Fillette morte dans une garderie à Vaughan : listériose et conditions insalubres

Ragoût de poulet et viandes froides contaminés par la listeria, une bactérie potentiellement mortelle, de la nourriture pourrie dans le réfrigérateur et un sac de poubelles ouvert rempli de couches souillées dans la cuisine. Voilà la scène qui attendait les inspecteurs de la santé publique dans une garderie à domicile de Vaughan où une fillette est morte en juillet dernier.

La Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l'enfance a obtenu le rapport d'inspection de la santé publique de la région de York, après une demande en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

La cause de la mort de la fillette de près de deux ans n'a pas été rendue publique.

La garderie Yellowood Circle, qui ne possédait pas de permis, avait été fermée par la santé publique après la tragédie.

En plus de conditions insalubres, des parents ont affirmé au Toronto Star qu'ils avaient retiré leur fille de 3,5 ans de l'établissement l'an dernier après qu'elle leur eu raconté que le personnel lui faisait regarder la télévision toute seule dans le sous-sol, attachée dans un siège d'auto.

L'enquête a aussi révélé que l'établissement avait pas mois de 29 enfants sous sa garde, alors que la limite prescrite par la loi est de 5.

Laxisme gouvernemental?

Le gouvernement ontarien a admis le mois dernier ne pas avoir donné suite à quatre des cinq plaintes qui avaient été déposées dans le passé contre la garderie à domicile.

Comme des dizaines d'autres garderies à domicile en Ontario qui ne sont pas titulaires d'un permis, le centre de garde en question n'était pas inspecté chaque année et seule une plainte du public devait mener à la visite des lieux par un officiel.

Au total, la province a reçu 448 plaintes contre des garderies non réglementées du 1er janvier 2012 au 12 juillet 2013. De ce nombre, 25 n'avaient pas fait l'objet d'une visite des lieux, dont quatre plaintes contre la garderie Yellowood Circle. Le ministère a inspecté depuis les autres fournisseurs visés par une plainte et assure que leurs pratiques se conformaient à la loi.

Poursuite

De leur côté, les parents et les grand-parents de la petite Eva Ravikovich ont déjà intenté une poursuite de 3,5 millions de dollars contre les propriétaires de l'établissement Yellowood Circle et la province.

Ils accusent les propriétaires et les dirigeants de la garderie d'avoir été négligents en ne fournissant pas l'assistance et l'encadrement adéquats à leur fille. Ils allèguent également que la garderie excédait le nombre d'enfant permis et que le personnel n'était pas correctement formé.

La mère d'Eva Ravikovich, Ekaterina Evtropva,a précisé que sa fille fréquentait la garderie depuis un an et qu'elle y était inscrite à la suite de plusieurs recommandations.

L'avocat de la famille de la fillette, Patrick Brown, a indiqué que « nous avons été informés par le bureau du coroner que la mort d'Eva Ravikovich aurait pu être empêchée ».Dans le document de la plainte (ci-dessous), il est écrit que « Eva a eu des blessures graves et est morte. Avant qu'Eva ne meure, elle a connu de la douleur et de la souffrance ».

Le ministère de l'Éducation est aussi visé par le recours judiciaire, parce que selon la plainte, il n'a ni inspecté, ni enquêté, ni régi la garderie correctement.

Enquête de l'ombudsman

Quelques jours après le décès de la fillette, l'ombudsman de l'Ontario avait lui aussi lancé une enquête sur la façon dont le ministère de l'Éducation répond aux plaintes dans les garderies non réglementées.

L'enquête devrait durer six mois, après quoi André Marin déposera une série de recommandations.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.