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Phobies: observer ceux qui n'ont pas peur permettrait de dépasser ses craintes

Phobies: observer les autres pour avoir moins peur...
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Si comme Alfred Hitchcok vous avez la phobie des œufs ou si comme Cameron Diaz vous avez la phobie des poignées de porte, voici une nouvelle qui pourrait vous redonner de l'espoir. Observer d'autres personnes s'en sortir sans stress avec l'objet de l'une de vos phobies pourrait vous aider à ne plus avoir peur.

En d'autres termes, si une mygale vous fait hurler, peut-être que le fait de regarder quelqu'un s'amuser avec, sans faire preuve d'aucune crainte, pourrait à la longue apaiser voire faire disparaître vos angoisses. Ce qui incite les scientifiques à y croire? Cette expérience suédoise, dont les résultats ont été publiés dans la revue Psychological Science. Attention, il faut s'accrocher un peu pour la comprendre.

Il faut imaginer que 36 personnes sont dans une pièce. On leur présente des images de visage humain. Jusqu'ici, tout va bien. Là où les choses se gâtent, c'est lorsque l'apparition de l'un de ces visages est suivie d'une stimulation électrique sur le poignet des participants. Ce choc est censé conditionner les 36 individus à avoir peur de ce visage.

Un conditionnement par l'observation des autres

Les participants sont ensuite séparés en deux groupes distincts. On leur montre une vidéo de l'expérience qu'ils ont eux-même subie, c'est-à-dire qu'ils observent à leur tour une tierce personne regarder le visage qui est censé leur faire peur, qui est devenu l'objet de la phobie.

Petite différence entre les deux groupes. Dans le premier, c'est une personne réelle qui est dans la vidéo, qui voit le visage. Elle ne reçoit aucun choc électrique. Dans le second, ce n'est pas une personne réelle qui est dans la vidéo. Le texte ne donne pas de précision mais on peut supposer qu'il s'agit d'un mannequin.

Instinctivement, on aurait tendance à penser que ce sont les participants du deuxième groupe qui ont moins peur du visage. Après tout, aucune personne réelle n'est en danger. Mais l'expérience montre que ce sont les participants du premier groupe qui ont significativement moins peur. L'auteur de cette expérience, Armita Golka, explique que « les informations sur ce qui est dangereux et sûr sont souvent transférées des autres individus par le biais de formes sociales d'apprentissage ».

En gros: il s'agit d'un apprentissage par observation des pairs, une sorte de conditionnement. Cette expérience prouve qu'on est sensible à la façon dont les individus vivent les choses. On aurait moins peur de quelque chose lorsqu'on a, en quelque sorte, la preuve qu'une personne semblable à nous n'a pas peur, est en sécurité face à cette chose.

Hypnose et autres méthodes de soin

Reste à vérifier les bienfaits de cette méthode grâce à d'autres expériences. Mais pas de panique, pour se débarrasser des phobies d'autres techniques existent.

Le plus souvent, ce sont des méthodes cognitives et comportementales plus directes, qui consistent à mettre progressivement l'individu en situation (d'abord en parler, puis lui faire regarder des images ou des vidéos, ensuite le confronter à l'objet de la phobie).

Autre solution: l'hypnothérapie, pour intégrer et surpasser des événements traumatiques. Pour identifier la cause de la phobie, il faudra peut-être se tourner vers la psychanalyse. Enfin, il est également possible de traiter uniquement les symptômes d'une phobie par les médicaments.

Une personne sur 10 serait touchée par la phobie au cours de sa vie. Des peurs loin d'être aussi insolites que, par exemple, la borbophobie (peur des gargouillements) ou encore que l'aérophobie (peur de l'air et du vent), mais plus courantes: agoraphobie (peur des espaces, de la foule), hypocondrie (peur d'être malade) ou tout simplement la peur de certains animaux (l'araignée remportant probablement la palme des animaux craints).

Théoriquement, tout peut être objet de phobie. Mais attention à pas y penser à la moindre peur ou angoisse En cas de phobie avérée, il ne restera plus qu'à tester une thérapie par l'apprentissage social. A moins d'avoir, là encore, la phobie des soins médicaux.

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