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Maltraitance d'une fillette de 2 ans : Ottawa, la C.-B. et la Sask. montrés du doigt

Maltraitance d'une fillette de 2 ans : Ottawa, la C.-B. et la Sask. montrés du doigt

Les services sociaux du gouvernement fédéral, de la Colombie-Britannique et de la Saskatchewan ont manqué à leur devoir d'empêcher la maltraitance d'une fillette alors âgée de deux ans, note un rapport dévoilé mardi.

Le rapport répond aux préoccupations soulevées après qu'un couple vivant dans une réserve indienne de la Saskatchewan eut été condamné en 2012 à trois ans de prison pour avoir presque fait mourir de faim leur petite-fille placée chez eux quatre ans plus tôt.

La représentante de la Colombie-Britannique pour l'enfance et la jeunesse montre du doigt le ministère des Enfants et du Développement de la famille de sa province, le ministère des Services sociaux saskatchewanais et le programme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations, affirmant qu'ils n'ont pas fait suffisamment d'enquête et de suivi pour éviter ces sévices.

« Les intérêts fondamentaux de l'enfant n'ont jamais été pris au sérieux, et le résultat, c'est qu'elle a été laissée dans une situation dangereuse, est gravement traumatisé, émotionnellement et physiquement blessé », a déclaré Mary Ellen Turpel-Lafond, auteure de l'étude.

Selon Mary Ellen Turpel-Lafond, le ministère des Enfants et du Développement de la famille de la Colombie-Britannique aurait dû par exemple enquêter sur le grand-père de l'enfant avant de soutenir sa demande de garde.

Un passé de délinquant

Le rapport « Hors de vue : comment les intérêts fondamentaux d'un enfant autochtone ont été perdus entre deux provinces » rappelle que le grand-père avait un passé de dépendance à la drogue et avait commis 70 délits.

Il avait en outre maltraité sa fille, la mère de l'enfant.

Les Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations ont quant à eux dressé une mauvaise évaluation du domicile familial et ont donné leur aval à cette garde, précise le rapport.

Mary Ellen Turpel-Lafond ajoute que ces services ont aussi ignoré le signalement d'un voisin décrivant les sévices.

Elle blâme également les Services sociaux de la Saskatchewan, ultimes responsables du bien-être des enfants dans la province, d'avoir manqué de s'assurer que l'agence autochtone se plie aux standards provinciaux.

Les placements entre provinces doivent être mieux encadrés

Le rapport « Hors de vue » recommande que les travailleurs sociaux de la Colombie-Britannique aillent eux-mêmes s'assurer de la qualité d'un domicile avant de placer un enfant dans une famille d'accueil.

Mary Ellen Turpel-Lafond suggère à la Colombie-Britannique d'être prudente avec les demandes de placements venant de la Saskatchewan et de vérifier, entre autres, les évaluations de domiciles et les casiers judiciaires.

La représentante pour l'enfance et la jeunesse précise que les transferts d'enfants autochtones entre provinces sont fréquents afin de préserver leur identité culturelle, mais que le gouvernement fédéral ne supervise pas ces placements.

Elle recommande qu'un protocole soit mis en place pour pallier ce problème.

L'agence autochtone accepte les recommandations

Les Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations ont indiqué que depuis cet incident, les employés et le comité responsable de la gestion de l'agence ont été remplacés.

Rodger Redman, le chef de la Première Nation Standing Buffalo qui s'est exprimé au nom de l'agence, accepte toutes les recommandations du rapport.

Il ajoute que plusieurs révisions internes ont déjà été menées.

Rodger Redman note cependant que les Services à l'enfance et à la famille ont peu de ressources financières pour offrir de la formation.

Selon lui, les Premières Nations ont besoin de plus de soutien pour combattre les problèmes de dépendance et de pauvreté qui débouchent sur des situations familiales instables.

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