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L'Arabie saoudite, où les cinémas sont interdits, tentera sa chance aux Oscars

L'Arabie saoudite, où les cinémas sont interdits, tentera sa chance aux Oscars

L'Arabie saoudite va pour la première fois participer aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger en mars 2014 avec Wadjda, un film de la réalisatrice Haifaa Al-Mansour, a indiqué dimanche un responsable saoudien.

Le sultan Al-Bazie, chef de l'Association saoudienne pour les Arts et la Culture, a souligné à l'Agence France-Presse que cette décision avait été prise « après les succès remportés par ce film et sa réalisatrice dans plusieurs festivals internationaux ».

Wadjda, premier long métrage saoudien réalisé par une femme, a obtenu le prix France Culture Cinéma (catégorie révélation) au Festival de Cannes et a été ovationné à Venise.

Haifaa Al-Mansour, 38 ans, diplômée de l'Université américaine du Caire et de l'Université de Sydney, a dû prendre des risques pour tourner à Ryad.

La réalisatrice a été obligée de diriger le tournage depuis une camionnette, à l'abri des regards, et de communiquer à l'aide d'un émetteur-récepteur portatif avec les acteurs, dont la jeune Waad Mohammed, qui incarne Wadjda et qui a obtenu le prix de la meilleure interprétation féminine au festival de Dubaï.

Les salles de cinéma sont officiellement interdites en Arabie saoudite. Toutefois, les réformes du roi Abdallah ben Abdel Aziz Al-Saoud instaurées en 2005 ont permis la réouverture de quelques salles.

La bande-annonce (en anglais) de Wadjda.

Le Pakistan soumettra un film pour la première fois en 50 ans

Le Pakistan soumettra également sa première oeuvre en un demi-siècle pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, signe d'une renaissance du 7e art dans ce pays à l'ombre des grandes productions de Bollywood, ont annoncé lundi des responsables.

« Le comité de l'Académie pakistanaise a sélectionné Zinda bhaag (Fuir vivant) comme premier film pakistanais soumis aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère en plus de 50 ans », a-t-il indiqué dans un communiqué. Trois autres productions avaient été soumises à ce jury.

Juga hua savera (1959), du réalisateur A. J. Kardar, et Ghunghat (1963), de Khawaja Khurshid Anwar, sont les deux seules oeuvres de l'histoire du cinéma pakistanais à avoir été soumises pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Aucun des deux films ne s'était toutefois hissé parmi les finalistes.

Le cinéma pakistanais compte sur des budgets anémiques comparativement aux grandes productions de son voisin indien et tente encore de remonter la pente après les années du régime militaro-islamiste de Muhammad Zia ul-Haq (1977-1988), période marquée par un déclin des arts et une forte censure.