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Imposition de visas: le Mexique «extrêmement irrité» par Ottawa

Imposition de visas: le Mexique «extrêmement irrité» par Ottawa
Radio-Canada

Le Mexique demeure « extrêmement irrité » par le maintien de l'imposition de visas pour ses ressortissants qui visitent le Canada, a déclaré l'ambassadeur mexicain à Ottawa.

L'ambassadeur Francisco Suarez a indiqué que le gouvernement de son pays était à ce point frustré par cette mesure que le président, Enrique Pena Nieto, risquait de reporter sa visite en sol canadien si le dossier n'était pas réglé d'ici l'an prochain.

« Nous considérons désormais qu'il s'agit d'un irritant majeur. Nous sommes très mécontents. Le Canada a mis en place un système de visas parmi les plus restrictifs au monde pour les Mexicains », a déploré l'ambassadeur, qui est entré en poste il y a trois mois.

Le Mexique et le Canada planifient des célébrations pour souligner, en 2014, le 20e anniversaire de l'Accord de libre-échange nord-américain, de même que les 70 ans de leurs relations bilatérales.

Le Canada a décidé d'imposer en 2009 des visas aux visiteurs mexicains en invoquant l'augmentation des demandes de statut de réfugié en provenance du Mexique. Le premier ministre Stephen Harper a lui-même déclaré être en faveur de la levée de cette restriction, ajoutant toutefois que le Canada devait d'abord procéder à une réforme de son propre système de réfugiés.

M. Suarez a soutenu que le Canada et le Mexique entretenaient généralement de bonnes relations, mais que l'imposition de visas les empêchait d'approfondir leur collaboration dans certains secteurs économiques, dont l'énergie et les ressources naturelles.

Il a notamment souligné que le Mexique appuyait le Canada dans ses démarches pour tenter de convaincre la Maison-Blanche du bien-fondé du projet d'oléoduc de TransCanada, Keystone XL, qui permettrait de transporter les sables bitumineux de l'Alberta jusqu'aux raffineries de la côte du golfe du Mexique, aux États-Unis.

Selon lui, ce sujet devrait être à l'ordre du jour au prochain Sommet des leaders nord-américains, en février.

Plus tôt cet été, le ministre fédéral des Affaires étrangères, John Baird, avait été incapable de déterminer un échéancier quant à la révocation des visas. Son homologue mexicain n'avait alors pas fait de commentaires particuliers à ce chapitre. M. Suarez a toutefois soutenu que le temps était venu d'établir un plan pour régler cette situation conflictuelle.

Il a prévenu que si l'affaire n'était pas réglée d'ici à la prochaine visite du premier ministre Harper au Mexique, cela risquait de plomber l'atmosphère et de nuire à la productivité de la rencontre bilatérale.

« Et le président Pena Nieto ne peut pas venir [au Canada] si ce n'est pas réglé. Il faudra repousser la visite », a-t-il poursuivi.

L'ambassadeur a affirmé que les Mexicains avaient plus de facilité à obtenir un visa auprès des États-Unis, un pays qui fait pourtant face à de sérieux problèmes frontaliers et d'immigration avec son voisin du sud, a-t-il soutenu. M. Suarez a ajouté que les pays de l'Union européenne n'imposaient pas de restrictions aussi sévères.

« Les Canadiens exigent dix fois plus d'informations que les Américains », a-t-il déploré.

Les démêlés de Mexicains tentant d'obtenir un visa canadien font par ailleurs la manchette au Mexique, a poursuivi M. Suarez.

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