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Snapchat, l'appli qui plaît aux ados et aux amateurs de sextos

Snapchat, l'appli qui plaît aux ados et aux amateurs de sextos
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“Ce message s’autodétruira dans 10 secondes”. L’avertissement que l’on retrouve dans tout bon “Mission Impossible” pourrait aussi être le slogan de l’appli du moment: Snapchat. Deux ans après son lancement, cette application de partage de photos et de vidéos éphémères a séduit les adolescents et les amateurs de sms coquins.

Lancée en septembre 2011, Snapchat a été pensée comme “une façon différente de communiquer avec ses amis, plus personnelle, mais surtout beaucoup plus amusante”. Ça, c’est pour la description qu’en font ses créateurs, Evan Spiegel et Bobby Murphy, deux étudiants de Stanford de moins de 25 ans que Forbes considère comme de petits Zuckerberg en devenir.

Des images fantômes

Dans les faits, cette application iOS et Android permet à ses utilisateurs d’envoyer des photos et de courtes vidéos à leurs contacts avec une particularité: ces images disparaîtront après avoir été visionnées par le destinataire. Leur durée de vie va de 3 à 10 secondes, selon les paramètres choisis.

L’utilisateur prend la photo ou la vidéo directement depuis l’application, peut l’éditer rapidement en ajoutant une légende ou un dessin, puis l’envoie au(x) contact(s) de son choix.

À l’autre bout du fil (si l’on peut encore se permettre l’expression), le destinataire reçoit une notification. Pour visionner le “snap” qu’il vient de réceptionner, il est obligé de garder un doigt sur l’écran de son téléphone tout au long de l’opération. Un détail qui empêche de faire une capture d’écran, à moins d’être très habile et très rapide. Une fois le délai de 3 ou 10 secondes écoulé, l’image disparaît.

L’appli du droit à l’oubli

Selon les derniers chiffres de Snapchat, chaque jour 200 millions d’images fantômes sont envoyées via l’application (c'est quatre fois plus que le nombre d'images publiées quotidiennement sur Instagram). Parmi celles-ci, des instantanés de tout et n’importe quoi, des “coucou” entre amis, mais aussi des photos compromettantes et “not safe for work” (c’est-à-dire “à ne pas regarder sur son lieu de travail”).

Snapchat a d’abord séduit les jeunes adultes. Ceux qui ne lâchent jamais leur smartphone et communiquent en permanence avec leurs amis. Mais l’appli s’adresse surtout à ceux qui ont compris que les images compromettantes peuvent leur gâcher l’existence. “C’est pour s’envoyer des photos “dossiers”, des photos de soirées… Le genre d’images que je n’ai pas envie de voir sur mon profil Facebook le lendemain”, résume Alban, un lycéen de 17 ans qui “snapchat pas mal ces derniers temps”.

Quand on sait qu’un jeune sur dix s’est vu refuser un emploi à cause des contenus qu’il publie sur les réseaux sociaux, cette précaution ne semble pas superflue. Le principe de Snapchat c’est le droit à l’oubli sur les réseaux sociaux.

Du sexto aux traders

L’autre pilier de cette appli, c’est le sexe, ou du moins le “sexting”, comprenez l’échange de photos ou de messages coquins par sms.

L’un des créateurs de Snapchat aurait d’ailleurs eu l’idée de l’application en entendant un ami déclarer “J’aimerais que les photos que j’envoie à cette fille disparaissent”. Dans cet état d’esprit, Snapchat est l’appli qui vole au secours des amateurs de sextos qui redoutent de voir leur intimité mise en ligne par un(e) ex comme cela est arrivé à Laure Manaudou et bien d’autres.

Dans un style bien différent… New York Magazine a récemment révélé que Snapchat devenait également une obsession à Wall Street. Selon le magazine, dans ce milieu professionnel où le droit à l’erreur n’existe pas, l’application permet aux jeunes traders de continuer à partager des photos sans mettre leur job en danger. Mais certains pensent que les traders ne s’échangent pas seulement des clichés de soirée, plutôt des informations pouvant permettre un délit d’initié.

Disparues à tout jamais?

Photo innocente ou compromettante... quel que soit le type de contenu, une question se pose: les photos de Snapchat disparaissent-elles vraiment à tout jamais? La réponse est non. Cela est d’ailleurs explicité dans les conditions d’utilisation de l’application:

“Il pourrait exister des moyens d’avoir accès aux “snaps” lorsque les images sont en stockage temporaire sur les appareils des destinataires, prévient Snapchat. Vous ne devez pas utiliser Snapchat pour envoyer des messages si vous voulez être certain que le destinataire ne puisse en faire une copie.”

Ces “moyens” dont parle Snapchat existent bel et bien. Il y a tout simplement la capture d’écran: la manipulation est possible lorsque le délai avant l’autodestruction est de 10 secondes, bien plus complexe lorsque la photo apparaît seulement 3 secondes.

Mais ceux qui veulent vraiment récupérer les images reçues via Snapchat peuvent toujours bidouiller leur téléphone. En effet, chaque image envoyée via Snapchat est temporairement enregistrée dans la mémoire du téléphone sous forme de fichier caché avant qu’elle ne soit ouverte dans l’application. La marche à suivre pour mettre la main sur ces fichiers est expliquée dans de nombreux tutoriels en ligne. Il existe même des applications Android pour les enregistrer et un site répertoriant ces "fuites" (snapchatleaked.com). Les petits malins n’oublient rien.

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