RADIO-CANADA AU LIBAN - Le conflit syrien a jusqu'ici forcé plus de deux millions de personnes à quitter le pays, dont près de la moitié sont des enfants. Des centaines de milliers d'entre eux ont trouvé refuge au Liban voisin, qui continue de les accueillir, malgré les difficultés.
Par exemple, la ville d'Arsal, où s'est rendue la correspondante de Radio-Canada au Moyen-Orient Marie-Ève Bédard, a vu sa population doubler avec la guerre en Syrie. En ville, il n'y a plus de place. Même si le gouvernement libanais l'interdit, le maire de la ville permet l'installation de camps de fortune.
« On a déjà vécu ce qu'ils vivent. Pendant notre guerre, les Libanais sont partis en Syrie. Maintenant, ce sont les habitants de la Syrie qui sont chez nous. On comprend leur réalité », dit Ali Houjeiri, le maire d'Arsal.
« On demande au gouvernement libanais de nous laisser établir des camps transitoires là où on pourrait donner une vie qui s'approche d'être décente », plaide de son côté Roberta Russo, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Dans les centres d'accueil du Haut-Commissariat, 3000 Syriens se présentent tous les jours. Ils doivent attendre au moins un mois avant d'obtenir un premier entretien pour déterminer s'ils auront droit à de l'aide.
L'agence onusienne prévient que l'aide financière ne comblera pas tous les besoins, loin de là. Elle n'a reçu que le quart des 1,7 milliards de dollars qu'elle demandait pour répondre à la crise humanitaire.
« Maintenant, on donne de l'aide au niveau de la nourriture à 100% des réfugiés mais à partir du mois d'octobre, on va être forcé de réduire ça et on va le donner à 72% », constate Mme Russo
Avec la menace d'une intervention militaire de la communauté internationale et l'hiver qui approche, on s'attend à ce que les réfugiés syriens soit au nombre des 3,5 millions à la fin de l'année.