Une centaine de personnes ont assisté aux audiences publiques de la Commission nationale d'examen sur l'assurance-emploi, qui se déroulaient à Alma, mercredi soir.
Des représentants syndicaux, des organismes de lutte contre la pauvreté, des politiciens locaux et un employeur sont venus dénoncer la réforme fédérale de l'assurance-emploi, qui risque de tuer le travail saisonnier en région, selon eux.
Entre autres, les prestataires fréquents de l'assurance-emploi devront chercher un emploi moins rémunéré à une distance plus grande de leur lieu de résidence.
Les participants déplorent également la difficulté d'accès à l'assurance-emploi.
Une prestataire, Gaétanne Lefebvre, s'est présentée devant les commissaires Gilles Duceppe et Rita Dionne-Marsolaire pour lancer un cri du cur. Elle est préposée à l'accueil au Parc national de la Pointe-Taillon et y travaille chaque été.
« On n'a plus que 21 ou 22 semaines d'assurance-chômage, ce qui veut dire qu'à la fin mars, on n'a plus rien, précise Mme Lefebvre. Qu'est-ce qu'on va faire de la fin mars à la fin mai? »
Plusieurs prestataires hésitent à se faire entendre. À micro fermé, ils disent craindre le jugement des autres parce qu'ils ont entendu de nombreux préjugés à leur égard.
Du côté des employeurs, un seul a témoigné devant la commission à Alma. Le propriétaire des Jardins Scullion, Brian Scullion, embauche 25 travailleurs saisonniers. Il craint de perdre des employés qualifiés à cause de la réforme.
« On a des chefs d'équipe, des chefs jardiniers, il y a des gens qui font de l'accueil, de la vente, qui connaissent 2000 variétés de végétaux, dit-il. Imaginez tout apprendre ça, c'est un travail de plusieurs années. Nous on fait de la formation chaque année pour notre personnel, on en a quatre qui sont diplômés en horticulture ornementale. Je pense qu'ils devraient être reconnus comme des professionnels. »
Les premiers effets de la réforme de l'assurance-emploi devraient se faire sentir l'an prochain. Pour le moment, les employeurs et organismes ne peuvent donc faire que des prévisions. Certains employeurs craignent de perdre jusqu'à 10 % de leur main-d'uvre.
La Commission nationale d'examen sur l'assurance-emploi a été formée par le gouvernement du Québec. Les commissaires se dirigent maintenant vers la région de Montréal.