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La Syrie réclame l'intervention de Ban Ki-moon

La Syrie réclame l'intervention de Ban Ki-moon

Le gouvernement syrien demande au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, d'intercéder en sa faveur pour « empêcher toute agression contre la Syrie ».

« Le gouvernement syrien appelle le secrétaire général de l'ONU à assumer ses responsabilités [...] et à mener des efforts en vue d'empêcher toute agression contre la Syrie et d'aller de l'avant vers une solution politique pacifique de la crise syrienne », a mentionné le délégué permanent de la Syrie aux Nations unies, Bachar al-Jaafari, dans une lettre adressée à M. Ban.

Le gouvernement syrien répète qu'il n'a jamais eu recours à des armes chimiques comme l'accusent plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis et la France. Le secrétaire d'État américain, John Kerry, a déclaré dimanche détenir des preuves de l'utilisation de gaz sarin en Syrie.

Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, abonde dans le sens des Américains. Il est convaincu que la Syrie a eu recours aux armes chimiques contre des civils. Une réaction forte est nécessaire, selon lui, afin de dissuader les dictateurs de la planète d'utiliser de telles armes.

M. Rasmussen écarte pour l'instant un rôle plus important de l'alliance dans le dossier. Il prévient toutefois qu'elle défendrait la Turquie, membre de l'OTAN, en cas d'attaque dans la foulée du conflit syrien.

Les États-Unis ont tenté de mettre sur pied une coalition pour lancer une attaque contre le gouvernement syrien. Mais, après avoir rallié plusieurs pays, la coalition américaine a perdu tous ses participants, à l'exception de la France.

Samedi, le président Barack Obama a aussi précisé vouloir obtenir l'approbation du Congrès avant d'intervenir militairement. Le secrétaire d'État John Kerry et le secrétaire à la Défense Chuck Hagel seront entendus à ce sujet en tant que témoins mardi par la commission des Affaires étrangères du Sénat américain.

La Russie a quant à elle annoncé lundi qu'elle comptait envoyer une délégation parlementaire aux États-Unis pour discuter de la Syrie avec des membres du Congrès américain. « Nous aimerions nous adresser au Sénat et au Congrès pour dialoguer directement avec eux », a déclaré la présidente du Conseil de la Fédération, Valentina Matvienko.

France et Russie, des positions opposées

L'intervention en Syrie demeure toutefois impopulaire en France et le chef de l'UMP, Jean-François Copé, demande au président François Hollande de tenir un vote au Parlement sur le sujet. Une opération qui n'est cependant pas nécessaire pour M. Hollande, qui peut engager les troupes françaises sans l'accord du Parlement.

À l'inverse, le Royaume-Uni a dû solliciter l'aval de son Parlement en prévision d'une éventuelle participation à la coalition contre le gouvernement syrien. Devant le rejet du Parlement britannique, des députés ont réclamé que le dossier soit de nouveau soumis aux parlementaires, mais le gouvernement britannique a écarté lundi la possibilité de soumettre le dossier à un nouveau vote.

« Le Parlement s'est exprimé et c'est pourquoi le gouvernement n'a absolument aucune intention de retourner devant le Parlement », a indiqué le porte-parole officiel du premier ministre David Cameron, qui a dû intervenir pour répondre aux appels pressants de députés souhaitant remettre le dossier sur la table.

De son côté, la Russie estime que les preuves exhibées par les États-Unis ne sont absolument pas convaincantes. Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergeï Lavrov, a déclaré lundi que les documents américains sont dépourvus d'éléments spécifiques essentiels, dont les coordonnées géographiques, l'identité des victimes et des certitudes que les tests ont été conduits par des experts.

Les États-Unis soutiennent pour leur part être dans l'impossibilité de divulguer ces informations qui seraient déjà classifiées.

M. Lavrov prévient que des frappes américaines en Syrie pourraient « reporter pour longtemps, voire à jamais » la tenue d'une conférence de paix. Les autorités russes, américaines et de l'ONU tentent depuis plusieurs mois d'organiser une conférence de paix, dite de Genève 2, afin de trouver une solution diplomatique au conflit syrien. Cette conférence doit reprendre les grandes lignes d'un précédent accord, signé à Genève le 30 juin 2012, qui établit des paramètres afin de procéder à une transition politique en Syrie.

L'accord de Genève n'a toutefois jamais été appliqué, alors que l'organisation d'une deuxième conférence sur le sujet, tout comme la diplomatie, piétine. Les positions sont campées : la Russie appuie la Syrie, tandis que les États-Unis soutiennent la rébellion.

Mobilisation du Hezbollah

Au Liban, l'heure serait à la mobilisation dans les rangs du Hezbollah. Selon l'AFP, des combattants du Hezbollah, allié du régime syrien, ont rejoint des positions tenues secrètes au Liban en prévision d'une éventuelle attaque américaine contre la Syrie. Un quotidien proche du régime syrien et du Hezbollah soutient que « la résistance islamique [le Hezbollah] avait appelé tous ses cadres et ses membres à rejoindre leurs positions ».

Des témoins ont indiqué que la majorité des jeunes reconnus comme des membres du Hezbollah ont disparu des villes et villages libanais. La sécurité demeure toutefois la même autour des bureaux du parti politique et les barrages routiers n'ont pas changé, selon eux. Des jeunes d'une quinzaine d'années ont remplacé leurs aînés mobilisés.

Le Hezbollah refuse toutefois de commenter ces informations.

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