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FME 2013, dimanche: Voïvod, Yann Perreau, Caféïne, Fire/Works, AroarA et Freddie The Dumb Crooner

FME 2013: «viande sauvage»
Courtoisie

La journée commence avec une mauvaise nouvelle, dimanche. En début d'après-midi, nous apprenons qu'à la sortie du Cabaret de la dernière chance, aux petites heures du matin, le chanteur Yann Perreau et l'animateur télé Sébastien Diaz se sont permis un jam mémorable sur un piano blanc lové dans le coin d'un sympathique lounge extérieur en bois signé Festival de musique émergente de l'Abitibi-Témiscamingue (FME), sur la 7e rue. Du fun jusqu'à 6 h du matin, rien de moins. Hélas, on ne peut être de tous les combats. Tant mieux pour les présents.

En début de soirée, à l'Agora des arts, c'est une révélation pour plusieurs : le talent du jeune duo Fire/Works (Jonathan Peters et David Lagacé) de la région de Montréal étonne le public de Rouyn-Noranda, mais aussi bon nombre d'artistes et de professionnels du milieu de la musique invités au festival. Belles guitares, belles voix et efficaces séquences numériques (noises, drones et autres ambiances sonores synthétiques) utilisées avec intelligence. Après 30 minutes de concert, c'est l'ovation dans la salle, qui ne verse pourtant pas tant que ça dans ce genre de manifestation depuis le début du FME.

Sur le site du FME, on peut lire ceci concernant le premier album de Fire-Works intitulé Le Grand Voyageur (octobre 2012) : « Il porte à la rêverie, invite à se déplacer, même si cela se fait sur place. Les guitares portent l'empreinte d'une journée d'automne longuement parcourue, d'un folk qui ne se laissera jamais épuiser. Les fans de Plants and Animals et de Patrick Watson sauront s'y retrouver. »

Du bon travail pour ces gars dans la vingtaine qui ont notamment fait la première partie d'un autre groupe montréalais fort apprécié, Half Moon Run. La polyvalence de ces musiciens et leur belle présence sur scène compensent pour la petitesse de la formation. Une formule à quatre serait également possible pour des concerts à plus grand déploiement. Mais à deux ou à quatre, c'est à voir et entendre. D'autant plus qu'une seconde galette studio devrait voir le jour au printemps prochain.

Juste après, le duo AroarA propose une musique lo-fi assez bien réussie aussi. Formé par le musicien à tout faire Andrew Whiteman, membre fondateur du défunt groupe Broken Social Scene, et de sa copine Ariel Engle à la voix, AroarA propose un alliage de sonorités naturelles et digitales qui crée une ambiance vintage rappelant les années '60 et '70. Les deux artistes anglophones, qui habitent aujourd'hui Montréal, jouent des pièces de leur projet In The Pines (printemps 2013), inspiré du recueil de poèmes d'Alice Notley, publié en 2007 et acclamé par la critique.

Le désir

Toujours dans cette église recyclée en centre culturel, la prestation de Yann Perreau est offerte vers 22h comme spectacle de clôture du 11e FME. Visiblement heureux d'être de retour au FME (4 participations), Yann Perreau fera du Yann Perreau, à savoir performance d'un chanteur un tantinet crooner au talent scénique indéniable.

Son plus récent spectacle À genoux dans le désir n'est peut-être pas son meilleur en carrière (très particulier ce projet inspiré de l'univers poétique de Claude Péloquin), mais ce passionné de l'excès livre quand même un spectacle fort respectable. Plus doux, plus posé, plus mature peut-être, c'est un Yann Perreau en forme, mais plus délicat. Piano, guitare et voix seront ses outils privilégiés pour un concert auquel nous participerons seulement à moitié. Pourquoi ?

En parallèle, dans le stationnement du garage Rhéault, une performance piquait notre curiosité. Dans la programmation du FME on expliquait que Freddie The Dumb Crooner est un concept qui met en avant-plan une « installation produite par une équipe italienne comprenant une sculpteure, un vidéaste et un artiste numérique 3D. Leur travail met en scène une créature fantastique, Freddie, un hybride entre un oracle antique méditerranéen et un spectacle de rock contemporain. » Intriguant, n'est-ce pas ?

Bof.

L'appel du métal

Pas très loin au Petit Théâtre du Vieux Noranda, le métal était à l'honneur entre 21h et 1h du matin. Au menu : Cryptik Howling, Origin, Dying Fetus et finalement Voivoid, avec qui nous passerons un peu plus de 30 minutes, à compter de minuit et des poussières.

Cette légendaire formation originaire de Jonquière valait certainement le détour, ne serait-ce que pour rendre hommage aux trente années de carrière du groupe et ses 14 albums. Bien que le chanteur Denis « Snake » Bélanger manifeste des signes de fatigue, ce dernier trashe encore assez bien son métal progressif. Il donne d'ailleurs le ton avec humour en début de spectacle: « Je vous avertis tout de suite, on a mangé de la viande sauvage à soir. Ça fait que ça va être heavy comme spectacle ! »

En assez bonne forme au fond le cofondateur de Voivod, c'est juste que le temps et les abus ont fait leur implacable effet. Disons que le physique, entre autres, a perdu un peu de sa fluidité.

Pour le reste, un bruit à déchirer les tympans, mais rien de bien surprenant ici. Des musiciens excellents (particulièrement le guitariste) pour des sonorités très pesantes quand même « relativement » mélodiques. Dans la salle, beaucoup de chandails noirs, tatous et cheveux longs pour une ambiance vraiment « décontracte ».

Impossible de citer toutes les chansons offertes durant le concert, mais Corps étranger (la seule en français) et Dark (de l'album Target Earth paru en 2013) font partie du lot.

Pas mal du tout.

Vers 1h, escale finale au Cabaret de la dernière chance où Xavier Caféïne partage les pièces de son dernier album rock New Love, enregistré à New York et sorti en avril.

On sent que le FME 2013 s'achève : un peu moins de monde qu'à l'habitude (rien de dramatique) dans l'endroit et la folle fébrilité des premiers jours s'est quelque peu estompée. Xavier, lui, est en grande forme et donne un spectacle tout à fait respectable. Il bouge énergiquement sur chacun des morceaux qu'il livre avec assez de conviction. Ce n'est pas extraordinaire comme dernier spectacle, mais ça fait plus que l'affaire. Dieu seul sait où il a terminé son FME...

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