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La lutte joue ses dernières cartes pour demeurer au sein du programme olympique

La lutte joue ses dernières cartes pour demeurer au sein du programme olympique
AFP

Le purgatoire olympique de sept mois de la lutte tire à sa fin.

Le vénérable sport traverse actuellement la pire crise de son histoire. Soit il s'en sortira plus fort que jamais, soit il devra s'ajuster à la cruelle réalité de son existence hors du programme olympique.

La lutte, le squash et le baseball-softball présenteront leurs derniers arguments lors du congrès du Comité international olympique (CIO), à Buenos Aires, en Argentine. C'est lors de ce congrès qu'aura lieu le vote fatidique du 8 septembre pour décider quel sport sera intégré au programme à compter des Jeux d'été de 2020.

Ce que le CIO entendra de la Fédération internationale des luttes associées (FILA) est que la lutte est un sport pure, global, en évolution, inclusif et qui a longtemps été l'essence même du mouvement olympique.

Face à la possibilité de voir la fin de la lutte aux JO, ses dirigeants sont optimistes et estiment avoir fait tout ce qu'ils ont pu pour assurer sa survie.

«Nous avons fait tout ce que nous avons pu dans le temps qui nous était imparti, a indiqué son président, Nenad Lalovic. Nous étions limités dans le temps, mais nous avons fait tout ce que nous pouvions et l'avons mis en place.»

Son exclusion ferait d'ailleurs bien mal à l’équipe olympique canadienne, qui a remporté six médailles en lutte au cours des quatre derniers JO, dont celles d’or de Daniel Igali en 2000 et de Carol Huynh en 2008. Tonya Verbeek a décroché l’argent en 2004 à Athènes, le bronze en 2008 à Pékin et l’argent l’été dernier à Londres, tandis que Huynh a ajouté une médaille de bronze aux Jeux de 2012.

La lutte avait une lourde tâche et bien peu de temps pour y arriver après que le CIO eut recommandé, à la surprise générale, qu'elle soit retirée du programme olympique en février dernier.

Parmi les points faibles qui minent le sport depuis des années, les plus importants étaient son leadership, son problème d'égalité entre hommes et femmes et un produit créant de la confusion et peu attrayant pour les téléspectateurs.

La FILA a apporté des changements de façon rapide dans tous ces aspects.

La première étape a été de remplacer Raphael Martinetti à la présidence. Martinetti a démissionné quelques jours seulement après l'annonce de février à la faveur de Lalovic, qui a immédiatement travaillé à améliorer les relations avec le CIO. Il croit que les relations autrefois tendues avec le Comité international olympique se sont depuis améliorées.

En fait, la lutte a répondu à la demande du CIO de voir à une plus grande égalité hommes-femmes en ajoutant deux divisions de poids chez les dames. Le changement, aux détriments d'une division de poids masculine en lutte libre et gréco-romaine, entrera en vigueur aux Jeux de Rio de Janeiro, en 2016.

La FILA a aussi alloué plus de postes de direction à des femmes, dont un à la vice-présidence et trois autres postes-clés.

«Ils nous ont beaucoup aidé à mieux paraître», a dit Lalovic du CIO.

Une fédération plus engagée et une plus grande égalité hommes-femmes devraient aider la lutte. Mais des changements aux règles afin de rendre le sport plus accessible et plus agréable à regarder pourraient faire la différence.

La lutte a notamment abandonné sa règle controversée qui demandait à un athlète de piger une balle dans un sac afin de déterminer les positions en prolongation. Le lutteur chanceux qui se voyait attribuer la position offensive l'emportait presque tout le temps.

Le sport a aussi changé son format. Les combats se dérouleront en deux manches de trois minutes, au lieu de trois de deux minutes. Les points seront cumulés et le vainqueur sera le lutteur ayant le plus grand nombre de points, alors que jusqu'à présent, c'était celui ayant gagné au moins deux des trois manches.

Après avoir résisté pendant des décennies, la lutta savait qu'elle devait s'adapter aux temps modernes.

«Les règles sont meilleures qu'elles ne l'étaient le 12 février. Je crois que tout le monde dans la lutte s'entendait pour dir que la pige de la balle ne cadrait pas bien à notre sport, a déclaré le directeur éxecutif de la fédération américaine, Rich Bender. Je crois que ça a poussé le sport à bouger (...) et je pense que c'est une bonne chose.»

Bien que plusieurs aient considéré la décision du CIO comme une condamnation sans appel, la lutte fait maintenant figure de favorite pour demeurer au programme.

C'est la présentation de la dernière chance que doit maintenant livrer la lutte devant l'assemblée générale du CIO. Ses dirigeants espèrent que les changements qu'ils ont apportés seront suffisants pour assurer sa survie.

«Nous avons changé les règles, (...) nous avons changé la constitution, a dit Lalovic. Notre but est d'avoir l'une des meilleures fédérations et nous atteindrons cet objectif que nous réussissions à Buenos Aires ou pas. Qu'on soit choisi ou pas à Buenos Aires ne nous empêchera pas de toujours nous battre pour notre position.»

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