Le gouvernement Marois serre la vis à quatre écoles religieuses accueillant 2000 petits juifs hassidiques montréalais: elles ont un mois pour se mettre au pas et offrir des conditions d'apprentissage normales aux élèves. À défaut, de sévères sanctions pourraient leur être imposées.

Le ministère de l'Éducation vient de leur envoyer une lettre à cet effet, a appris La Presse. «Il y a déjà eu une chance qui a été donnée [par le gouvernement Charest], maintenant il faut que ces écoles se conforment», indique-t-on au gouvernement.

La situation dans ces établissements est si grave que la commission consultative chargée d'étudier leurs dossiers a recommandé à la ministre de l'Éducation de ne pas renouveler leur permis de fonctionnement, selon nos sources.

Plusieurs professeurs sans formation y enseignent, des laboratoires scientifiques et informatiques manquent à l'appel et le programme du Ministère n'est pas respecté.

Une dernière chance

Fait rare, la ministre Marie Malavoy a tout de même renouvelé les permis de fonctionnement pour un an, en dépit de l'avis de la Commission consultative. La ministre a voulu donner aux écoles une toute dernière chance, indique-t-on à son cabinet. Elles ont jusqu'au début octobre pour respecter l'intégralité de la loi.

«On va les mettre sous surveillance, dit-on au gouvernement. Si dans un mois ils ne sont pas conformes, nous prendrons les mesures nécessaires.» Il pourrait par exemple s'agir d'une baisse des subventions accordées.

Les élèves qui fréquentent ces écoles reçoivent à la fois un enseignement séculier et un enseignement religieux traditionnel, basé sur la Torah. C'est ce double cheminement - de longues périodes de temps consacrées à l'éducation religieuse - qui cause des problèmes de conformité à la loi.

Délai écoulé

En 2009, les écoles Belz, Mesifta, Skver et Yeshiva Gedola-Merkaz Hatorah - celles qui recevront la lettre dans les prochains jours - avaient toutes signé une entente avec le gouvernement Charest, qui leur donnait jusqu'à cette année pour «apporter tous les correctifs nécessaires afin de se conformer entièrement à la loi».

Selon la Commission consultative de l'enseignement privé et des sources bien au fait du dossier, ce n'est pas encore le cas, plus de trois ans après la signature de l'entente.

La porte-parole des quatre écoles s'est réjouie du renouvellement des permis de fonctionnement. «C'est évident que c'est une bonne nouvelle, a affirmé Élaine Mayrand. Il y a une collaboration qui se poursuit entre le Ministère et les écoles.»

En plus de cette professionnelle des relations publiques, les écoles avaient embauché une lobbyiste - Claude Potvin, responsable des communications pour la campagne à la direction de Pauline Marois en 2005 - pour servir d'intermédiaire avec le ministère de l'Éducation.