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Érik Canuel mélange encore les genres et les tons dans «Lac Mystère» (VIDÉO)

Érik Canuel mélange encore les genres et les tons dans «Lac Mystère»

MONTRÉAL - Réalisateur adorant le mélange des genres cinématographiques, s'accordant une filiation avec des cinéastes déjantés tels que Quentin Tarantino ou les frères Coen, Érik Canuel poursuit dans la même veine avec «Lac Mystère».

Le réalisateur de «La Loi du cochon», «Bon Cop, Bad Cop» et «Le Dernier Tunnel» dit être parti de sa fascination de gens qui vivent deux ou trois vies parallèles. Ces histoires de «voisins tout à fait normaux» qui s'avèrent des psychopathes meurtriers ont toujours suscité la curiosité du cinéaste.

Pour «Lac Mystère», il dit s'être fait plaisir en traitant le sujet de façon humoristique, caustique et «un peu déjantée».

«Quand je me fais demander comment je décrirais le film, je dis que c'est comme une voiture conduite par les frères Cohen, qui donne un 'lift' à Tarantino, qui ramasse David Lynch sur le pousse, et leur destination, c'est Canuel. C'est un peu ça mon univers», évoque-t-il avec sa fougue habituelle.

Maxim Gaudette («Incendies», «Polytechnique»), qui incarne le personnage central de Fred, dit avoir accroché tout de suite à ce récit d'un homme qui veut s'isoler et faire une croix sur son passé, mais qui ne parvient pas à avoir la paix près de ce lac reculé. Ce sera finalement par les rencontres de gens, «tous un peu déséquilibrés», souligne l'acteur, que Fred changera le cours de son existence.

Le Français Laurent Lucas, le père de famille du film «Harry, un ami qui vous veut du bien», qui a adopté le Québec il y a une douzaine d'années, soutient avoir toujours été intrigué par le cinéma d'Érik Canuel. Il parle d'«ambiances très fortes» et de constructions en casse-tête, qui font selon lui que tous, qu'ils aiment ou pas le récit, voudront en percer le secret jusqu'au bout.

Dans «Lac Mystère», Laurent Lucas incarne le voisin pêcheur qui habite le seul autre chalet du lac reculé ou vient se réfugier Fred. Laurence Leboeuf vient compléter le trio central, dans la peau d'une danseuse nue qui travaille au club motel Black Jack.

Avec la scénariste principale, Diane Cailhier, qui avait travaillé avec Érik Canuel sur «Le Survenant» et écrit «Chartrand et Simonne», le réalisateur a vu passer bon nombre de versions différentes du scénario avant que le projet ne soit accepté.

Le film était initialement plus sombre, et le ton comique a été accentué dans les dernières moutures, souligne Diane Cailhier.

Érik Canuel confie aussi que deux autres comédiens devaient interpréter au départ Fred et la danseuse Kate — les rôles de Maxim Gaudette et Laurence Leboeuf —, mais qu'il a décidé de «rajeunir» les personnages principaux.

Laurence Leboeuf avait d'abord refusé le rôle, et Érik Canuel a dû se faire convaincant, de son propre aveu. «On s'était toujours dit qu'on voulait retravailler ensemble. On lui a proposé le rôle par l'entremise de son agent, et elle a refusé. Je me suis dit 'non, ça se passera pas comme ça'. (...) On est allés prendre un lunch, et à la fin elle m'a dit que je savais comment vendre mon film», évoque-t-il.

Pour ce rôle, Laurence Leboeuf devait plonger sans retenue dans des scènes de danses érotiques plutôt explicites.

«C'est sûr que je l'appréhendais un peu, reconnaît-elle. C'est un gros défi de confiance en soi. Il s'agit vraiment d'un petit show, et pas juste des 'flashs'. J'ai pris quelques cours de danse. Quelque chose se passe quand on crie 'Action!', tu laisses tomber les barrières et tu te laisses aller. Et le scénario ajoute de la couleur. Kate est un personnage qui s'évade avec ça plus qu'autre chose.»

Pour ce qui est du voisin pêcheur inquiétant, il dit avoir vu en Laurent Lucas «le gars juste un peu trop sympathique, avec des regards sombres».

Maxim Gaudette a passé une audition, et le «mystère dans le regard» et sa candeur n'ont laissé aucun doute à Érik Canuel et au producteur Jacques Bonin.

Autour du trio gravitent un policier violent (Benoît Gouin), un dur à cuire en fuite (Sylvain Marcel), un petit malfrat propriétaire du club motel (Marc Beaupré) et le barman du Black Jack (Gildor Roy).

Maxim Gaudette parle d'un mariage entre action, suspense psychologique et humour noir, avec «un jeu presque théâtrale des fois». Dans ce mélange des genres, Érik Canuel dit que tout est question de dosage et d'instinct.

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