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Nouveau triomphe pour le cinquième Dîner en Blanc de Montréal (PHOTOS)

Nouveau triomphe pour le Dîner en Blanc (PHOTOS)
Agence QMI

Ils étaient 5 200 à prendre part à la fête, mais on avait dû en refuser 4 800 autres, faute de place. La 5e édition du Dîner en Blanc s’est tenue jeudi soir, sur l’Esplanade Financière Sun Life du Parc olympique, à Montréal. Comme le veut la tradition, les convives ont été informés du lieu du rassemblement à la toute dernière minute, et sont arrivés sur les lieux en autobus sur le coup de 19h30. Ils ont ensuite déplié leurs chaises, rempli leurs assiettes, trinqué et, à 20h45, ont agité bien haut leurs foulards blancs pour déclarer officiellement ouverte cette soirée unique.

Le Dîner en Blanc est désormais un événement incontournable de la saison chaude. À la mi-août, beau temps, mauvais temps, des milliers de personnes débarquent dans un coin de la ville assez grand pour accueillir un aussi vaste groupe, mais suffisamment intime pour créer une proximité, le temps d’un pique-nique sous les étoiles festif et marqué du sceau du décorum.

Chaque année, les moments forts de ce souper haut de gamme sont à peu près les mêmes : l’arrivée des invités sur le site et leur installation dans un chaos contrôlé, la levée des serviettes de table pour signifier le début des festivités, le repas en tant que tel avec ses centaines de rangées de tables parfaitement alignées, qui forment une véritable marée blanche, l’allumage des feux de Bengale pour indiquer l’ouverture de la piste de danse, aux alentours de 21h45, et l’explosion de celle-ci sous les rythmes les plus populaires de l’heure.

Le 5e Dîner en blanc de Montréal

Participants heureux

Jeudi, des sourires décoraient tous les visages, et l’ambiance était à la légèreté, à la franche camaraderie. Dans le groupe se trouvaient Julie Mathieu et Jean-Sébastien Bournival, de Mont-Saint-Hilaire. Le couple a réussi à se joindre au Dîner au Blanc grâce aux collègues de ce dernier et en était à sa première expérience.

« Par les temps qui courent, les événements où on prône seulement le plaisir d’être rassemblés, sans encourager une cause quelconque, avec une certaine éthique et une élégance, c’est rare, a souligné Julie. On a voulu saisir l’occasion pour en profiter pleinement. On aime aussi l’aspect spontané. »

La jeune femme avait concocté un festin basé sur les recettes de Ricardo pour ce tête-à-tête original : potage de concombre et avocat pimenté au Tabasco, rôti de porc servi avec mayonnaise à l’ail et légumes sautés, brie recouvert d’un coulis de porto et miel et gâteau au fromage à la mijoteuse.

Près d’eux, Rachid et Caroline souhaitaient depuis au moins deux ans se prêter à cet exercice amusant, inspirés par les images qui circulaient dans les médias. Caroline a donc ajouté leurs noms à la liste d’attente il y a quelques semaines, et a reçu l’appel tant désiré au début du mois d’août.

« C’avait l’air compliqué, mais j’ai pris une chance. Au début, je ne savais pas qu’il y avait autant de règlements; quand on a été invités, j’ai vu que c’était sévère, que c’était une grande organisation. Mais ça vaut la peine! », a-t-elle affirmé en souriant.

« Entre nous deux, c’est elle, l’organisatrice, a louangé son conjoint. Je suis plus nonchalant. Heureusement qu’elle est là, parce que je ne serais peut-être pas ici! » Le tandem avait sélectionné un menu offert sur place, une « boîte à lunch » du Commensal, pour se régaler.

Un événement élitiste?

Le concept du Dîner en Blanc a été instauré à Paris, il y a 25 ans, par François Pasquier et quelques-uns de ses amis. Mais c’est à Montréal que le développement international de la marque s’est amorcé, il y a cinq ans. Aujourd’hui, l’aventure se déploie dans des villes des cinq continents.

« Notre siège est à Montréal, et tout le monde regarde ce qui se passe ici. Après, il y a eu New York, et on a eu des demandes de Singapour, de Kigali, de Vancouver, du Mexique, de la Mongolie… On en a des quatre coins du monde », a détaillé Sandy Safi, co-fondatrice de Dîner en Blanc International.

Selon elle, l’enrobage protocolaire qui habille l’ensemble n’est pas étranger à son succès.

« Pour avoir 5200 personnes dans un espace public, qui viennent d’un peu partout, il faut avoir des lignes directrices. Et il le faut pour que ça soit beau, aussi. Chaque participant, dans un Dîner en Blanc, est un acteur, et doit connaître son rôle, pour faire en sorte que ce dîner soit une réussite. »

Sandy Safi a d’ailleurs beaucoup de difficulté à comprendre pourquoi certains accusent le Dîner en Blanc d’être snob ou élitiste. Ces remarques, souvent relevées sur les réseaux sociaux, agacent souverainement l’organisatrice, qui ne se gêne pas pour répliquer.

« J’aimerais comprendre d’où vient ce reproche. Le prix d’entrée n’est que de 25$, les gens amènent leur propre bouffe et profitent d’un souper à l’extérieur… Je l’ai souvent entendu, et j’ai hâte au jour où je vais comprendre quel angle de cet événement est élitiste. »

Fait fascinant : après 25 ans à Paris, et 5 ans à Montréal, le Dîner en Blanc n’a jamais été arrosé d’une seule goutte de pluie, aux dires de Sandy Safi. Existerait-il un « miracle du Dîner en Blanc »?

Les règles à suivre

Voici, en vrac, quelques-uns des règlements du Dîner en Blanc à respecter absolument, sous peine d’être écarté à jamais de cette réunion joyeuse… mais pas tellement haute en couleurs !

  • Il en coûte 25 aux invités pour prendre part au Dîner en Blanc. Ce montant couvre les frais inhérents à l’organisation, comme la location d’autobus, l’électricité, les assurances, les systèmes de sonorisation et d’éclairage, etc. Pour participer, il faut s’inscrire sur la liste d’attente ou avoir été convié par un habitué; une première expérience en garantit automatiquement une deuxième, et ainsi de suite. Si une personne ne se présente pas après s’être inscrite, elle sera bannie lors des éditions subséquentes.
  • Un horaire très strict doit être suivi scrupuleusement. Soucieux d’être écologiquement responsables, les organisateurs somment les participants de se rendre au point de rendez-vous en métro ou dans l’un des autobus mis à leur disposition. Chaque étape de la soirée se déroule à une heure précise, et on ne doit pas déroger au plan préétabli.
  • Il faut être âgé de 18 ans et plus et se pointer au moins à deux, et personne ne peut quitter l’endroit avant que ne soit sonnée la fin du repas. Avant de partir, on doit ramasser ses déchets et laisser son espace aussi propre que lorsqu’on est arrivé.
  • On n’entend pas non plus à rire avec le code vestimentaire. En plus de devoir être habillé de blanc de la tête aux pieds, l’élégance est de mise; chapeaux et gants sont les bienvenus, mais on interdit les t-shirts, les chaussures de sport, les casquettes et les shorts. Les bijoux et accessoires doivent eux aussi être blancs (ou métalliques), de même que les ponchos et les parapluies, car le Dîner en Blanc a lieu, beau temps, mauvais temps.
  • Il faut apporter ses propres chaises (blanches, évidemment), sa vaisselle et sa coutellerie. Les assiettes et ustensiles en plastique ne sont pas autorisés. On encourage aussi les gens à préparer un repas gastronomique (incluant une entrée, un plat principal froid, un fromage ou un dessert - ou les deux - et un pain). On doit oublier la malbouffe, et les alcools permis sont le vin et le champagne seulement; exit, la bière et les spiritueux!

Pour en savoir davantage sur l’institution du Dîner en Blanc, on consulte le www.dinerenblanc.info.

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