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Choléra en Haïti : l'ONU au banc des accusés

Choléra en Haïti : l'ONU au banc des accusés
Radio-Canada

L'Organisation des Nations unies (ONU) est encore une fois montrée du doigt pour l'épidémie de choléra qui a durement frappé Haïti quelques semaines après le tremblement de terre de 2010.

Après une étude réalisée par une équipe d'épidémiologistes et de médecins en 2011, c'est au tour des chercheurs de la renommée Université Yale de confirmer « scientifiquement » que l'organisation internationale est responsable de l'épidémie qui a fait 800 morts et rendu malades 800 000 Haïtiens depuis trois ans.

« Tandis que la première crise était une catastrophe naturelle, la seconde - une grave épidémie de choléra - a été causée par l'homme. »

— Jane Chong et Muneer I. Ahmad, Université Yale, 2012

L'étude, intitulée « Maintenir la paix sans responsabilité », fait écho au silence de l'ONU face aux accusations que lui lancent la communauté haïtienne et la société civile depuis trois ans.

En février 2013, l'ONU a pris un an avant de rejeter la demande d'indemnisation de 5000 victimes du choléra et de leur famille en Haïti, en vertu de la section 29 de la Convention sur les « privilèges et immunités ».

Excuses exigées

Tant que l'organisation continuera de nier toute responsabilité dans cette crise, elle « violera le droit international », affirment les chercheurs de l'Université Yale.

Les Nations unies, en plus de fournir un soutien aux victimes, devraient s'excuser, estiment les auteurs de l'étude.

« En introduisant le choléra en Haïti et en refusant toutes formes de remède aux victimes de l'épidémie, l'ONU a échoué à répondre à ses obligations en regard du droit international relatif aux droits de la personne. »

— Extrait de l'étude

L'étude examine également les problèmes causés par l'absence d'un mécanisme légal pouvant répondre aux demandes des victimes. Pour l'instant, il s'agit d'un « désaveu des principes sur lesquels les opérations de maintien de la paix de l'ONU se basent », concluent les auteurs.

Retour sur les faits

En octobre 2010, des troupes des Casques bleus se stationnent à quelque 100 kilomètres au nord de Port-au-Prince, dans un camp où les installations sanitaires sont déficientes. Leurs déchets humains se retrouvent rapidement dans les affluents du fleuve Artibonite, qui approvisionne en eau la majorité des Haïtiens.

Or, selon les conclusions des chercheurs, des soldats népalais infectés par le virus se trouvent parmi les Casques bleus installés au camp Méyè. Ils seront à l'origine de « la plus importante épidémie de choléra au monde », la souche du virus haïtien étant la même que celui du Népal.

Aucun cas de choléra n'avait été détecté en Haïti depuis un siècle.

Facilement traitable par une réhydratation des malades, le choléra exige un important approvisionnement en eau potable et en nourriture.

Les chercheurs prévoient que le virus décimera la perle des Antilles pendant encore une décennie, principalement en raison « du manque d'efforts mis pour combattre la maladie ».

En 2012, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, a débloqué plus de 2 milliards de dollars américains afin d'aider à éradiquer l'épidémie. Six mois auparavant, un Haïtien était infecté par le virus chaque minute.

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