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Troisième Guerre mondiale: le discours de la reine Elisabeth II était déjà écrit

Troisième Guerre mondiale: le discours de la reine Elisabeth II était déjà écrit
AFP

C'est un document exceptionnel qui a été rendu public, jeudi 1er août, par les Archives nationales britanniques. Nom de code: Wintex-Cimex 83. 130 pages dans lesquelles est élaboré un scénario de réponse au déclenchement d'une Troisième Guerre mondiale. Au milieu de ces documents: le dernier discours de la reine Elisabeth II à son peuple, précise le Telegraph.

Ce texte, qui évoque "la folie" et "les horreurs de la guerre", a été rédigé en 1983 par un comité de hauts fonctionnaires britanniques. Parmi eux des membres de l'armée, des services secrets et du ministère de l'Intérieur, se préparant à un conflit nucléaire mondial. Le discours, dont n'avait jamais pris connaissance la reine, commence ainsi:

"Quand je me suis adressée à vous, il y a moins de trois mois de cela, nous partagions tous le bonheur d'un Noël en famille. Nos pensées à tous étaient tournées vers les liens forts qui unissent les générations. Les horreurs de la guerre n'auraient pu paraître plus lointaines alors que ma famille et moi partagions la joie des fêtes de Noël, avec la famille formée par le Commonwealth.

Aujourd'hui, la folie de la guerre s'étend de nouveau sur le monde et notre courageux pays doit se préparer à survivre, confronté aux pires obstacles. Je n'ai jamais oublié la peine et la fierté que moi et ma soeur avons ressenti, depuis notre garderie, en écoutant les mots inspirés de notre père en ce terrible jour de 1939. Je n'aurais jamais pu imaginer que cet horrible et solenel devoir me reviendrait un jour."

Un conflit faisant 33 millions de morts au Royaume-Uni

Dans cet exercice imaginé par les Britanniques, les forces oranges, représentant l'Union soviétique et ses alliés du pacte de Varsovie, auraient lancé une attaque chimique sur le Royaume-Uni. Seule réponse possible: des bombardements nucléaires "limités" de l'Otan, pour forcer les oranges à demander la paix.

"Nous savons tous que les dangers auxquels nous devons faire face aujourd'hui sont bien grand que ceux traversés auparavant au cours de notre longue histoire. L'ennemi n'est plus le soldat armé de son fusil, ni même le pilote bombardant nos villes, mais le pouvoir mortel de technologies mal utilisées (...) Alors que nous sommes unis pour combattre ces nouvelles forces du mal, prions pour notre pays et pour les hommes de bonne volonté, où qu'ils se trouvent. Que Dieu vous protège."

Le texte fait également référence à Andrew, le "fils bien-aimé" de la reine qui était alors pilote d'hélicoptère dans la Royal Navy. Dans le conflit imaginé, 33 millions de britanniques trouvaient la mort sous les bombardements. Il était également prévu que les ministres soient dispersés à travers les provinces du pays.

Dans un soucis de réalisme, les instigateurs de ces manœuvres étaient allés jusqu'à imaginer la Une des journaux annonçant le début du conflit. Celle du Sun était ainsi toute noire, avec ce titre en page 2: "Guerre, le mot que nous ne voulions pas imprimer".

La retranscription du discours écrit pour la reine:

"Quand je me suis adressée à vous, il y a moins de trois mois de cela, nous partagions tous le bonheur d'un Noël en famille. Nos pensées à tous étaient tournées vers les liens forts entre toutes les générations. Les horreurs de la guerre n'aurait pu paraître plus lointaine alors que ma famille et moi partagions la joie des fêtes de Noël, avec la famille formée par le Commonwealth.

Aujourd'hui, la folie de la guerre s'étend de nouveau sur le monde et notre courageux pays doit se préparer à survivre, confronté aux pires obstacles.

Je n'ai jamais oublié la peine et la fierté que moi et ma soeur avons ressenti, depuis notre garderie, en écoutant les mots inspirés de notre père en ce terrible jour de 1939. Je n'aurais jamais pu imaginer que cet horrible et solenel devoir me reviendrait un jour.

Nous savons tous que les dangers auxquels nous devons faire face aujourd'hui sont bien grand que ceux traversés auparavant au cours de notre longue histoire. L'ennemi n'est plus le soldat armé de son fusil, ni même le pilote bombardant nos villes, mais le pouvoir mortel de technologies mal utilisées.

Mais quelles que soient les horreurs qui nous attendent, toutes ces qualités qui nous ont aidés à préserver notre liberté par deux fois durant de ce triste siècle nous donneront à nouveau la force dont nous avons besoin.

Mon mari et moi-même partageons avec des familles partout dans le pays la peur de perdre nos fils, filles, maris et frères qui nous ont quitté pour servir leur pays. Mon fils bien-aimé Andrew est en ce moment sur le terrain avec son unité, et nous prions continuellement pour sa sécurité et celle de tous les soldats qui servent leur patrie ici et à l'étranger.

C'est cette unité familiale qui doit être notre plus grande défense contre l'inconnu. Si les familles restent unies et fortes, offrant un abri à ceux qui n'ont pas de foyer ni de protection, la volonté de survivre de notre pays ne pourra pas être brisée.

Le message que je vous adresse est simple: aidez ceux qui en ont besoin, réconfortez ceux qui sont seuls ou sans domicile, et faites de votre famille un objet d'espoir et de survie pour ceux qui en ont besoin.

Alors que nous sommes unis pour combattre ces nouvelles forces du mal, prions pour notre pays et pour les hommes de bonne volonté, où qu'ils se trouvent. Que Dieu vous protège."

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