Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le gouvernement égyptien demande aux pro-Morsi de cesser leur occupation

Le gouvernement égyptien demande aux pro-Morsi de cesser leur occupation

Le gouvernement égyptien a appelé jeudi les partisans du président déchu Mohamed Morsi, rassemblés par milliers depuis un mois sur deux sites au Caire, à quitter les lieux, leur promettant la sécurité en cas de départ sans violence.

Cet appel, lancé via le porte-parole du ministère de l'Intérieur à la télévision d'État, fait suite à l'avertissement lancé mercredi par le gouvernement, qui a déclaré qu'il

considérait ces sit-in dans la capitale comme une « menace pour la sécurité nationale » et a annoncé qu'il allait intervenir pour y mettre fin.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Hany Abdel Latif, a toutefois déclaré à Reuters qu'aucune date n'avait été fixée pour évacuer les manifestants. « Nous continuons à étudier la situation sur le terrain », a-t-il ajouté.

Depuis le renversement du président Morsi le 3 juillet, la police a procédé à l'interpellation de plusieurs dirigeants des Frères musulmans, la confrérie dont il est issu, principalement pour incitation à la violence.

La mise en garde de mercredi fait craindre que la confrontation ne s'achève dans un bain de sang.

Les Frères musulmans ont appelé pour vendredi à une grande marche et ils espèrent un million de participants. Jeudi matin, les pro-Morsi se préparaient au pire.

Sur la place Rabaa al Adaouiya, où les partisans des Frères campent derrière des fortifications de sacs de sable, les caisses et divers déchets qui jonchaient le sol ont été dégagés pour faciliter l'accès des ambulances. Des seaux de sable ont été placés dans tout le campement pour être utilisés le cas échéant pour éteindre des bombes lacrymogènes. Derrière une barricade constituée de briques et de sacs de sables, de la roche a été pillée pour servir de munition.

Prêts à mourir

« Nous sommes prêts. Nous sommes prêts à mourir pour la légitimité. Une attaque peut se produire à tout moment »,explique Mohamed Sakr, un militant des Frères musulmans qui garde l'entrée du campement, situé dans le nord-est du Caire.

L'Égypte apparaît aujourd'hui plus divisée qu'à l'époque du renversement du président Hosni Moubarak en 2011 après la « Révolution du Nil ».

Les Frères musulmans et leurs sympathisants estiment que l'armée a procédé à un véritable coup d'Etat en renversant un président démocratiquement élu. Ils ne veulent pas entendre parler des élections législatives et de la nouvelle présidentielle promises par le nouveau pouvoir dans les mois à venir.

Le gouvernement de son côté se sent soutenu par les énormes rassemblements de soutien à l'armée qui ont eu lieu vendredi dernier en réponse à l'appel du général Abdel Fattah al Sissi chef de l'état-major des armées, qui a demandé aux Égyptiens de lui donner un « mandat » pour lancer la répression contre « la violence et le terrorisme », une allusion aux Frères musulmans.

Jeudi, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, en visite au Caire, a appelé les autorités à ne pas tomber dans « l'apparence d'une justice sélective ».

Mais son homologue égyptien, Nabil Fahmy, qui s'exprimait à ses côtés, a rétorqué qu'il n'était pas dans les intentions du gouvernement de céder à la vengeance ni à la justice sélective. « Il y a une loi qui s'applique à tous », a déclaré Nabil Fahmy.

L'envoyé spécial de l'Union européenne, Bernardino Leon, est lui aussi arrivé mercredi au Caire pour jouer les médiateurs dans la foulée de la visite de la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, qui a pu rencontrer Mohamed Morsi lundi soir.

Les États-Unis ont pour leur part maintenu le projet de manoeuvres militaires baptisées « Bright Star » prévues en septembre en Égypte, a indiqué le secrétaire américain à la

Défense.

Une association regroupant des partisans de Mohamed Morsi, l'Alliance pro-démocratique anti-coup d'État, accuse les forces de l'ordre de vouloir attiser la violence pour avoir ensuite le prétexte de perpétrer un massacre. Les manifestations pacifiques vont se poursuivre, a déclaré l'Alliance qui a appelé l'armée et la police à ne pas tirer sur les manifestants.

Reuters

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.