Le satellite Iris de la NASA, lancé en juin, a permis de capter les premières images de la basse atmosphère du Soleil. Ces clichés devraient permettre d'en savoir davantage sur cette région encore méconnue où se forment les tempêtes solaires.
La porte du télescope s'est ouverte pour la première fois le 17 juillet, permettant à Iris de capter ses premiers clichés, qui ont été rendus publics la semaine dernière.
« Ces images sont impressionnantes », peut-on lire dans un communiqué de l'agence spatiale américaine, sur son site Internet. « Les images sont claires et nettes et montrent des détails sans précédent de cette zone qui avait été peu étudiée. »
La mission de ce satellite nommé Interface Region Imaging Spectrograph (Iris), lancé le 27 juin, durera deux ans.
Iris se concentre sur la région peu connue qui se trouve entre la surface et la couronne solaire, le cercle lumineux qui demeure visible lors d'une éclipse. Les chercheurs doivent obtenir un niveau de précision élevé sur les images pour bien observer les phénomènes de déplacement de matière et d'énergie. Le télescope ultraviolet a été conçu pour capturer des images haute définition à une fréquence de quelques secondes.
La NASA explique que les photos révèlent une multitude de structures minces et fibreuses. La zone serait notamment animée par des contrastes de densités et de températures. Il est également possible d'observer des taches qui s'illuminent puis s'obscurcissent rapidement, ce qui aiderait à comprendre comment l'énergie se déplace et est absorbée en différents endroits autour du Soleil.
La NASA veut mieux comprendre comment les couches basses de l'atmosphère alimentent le vent solaire, un courant de particules électriquement chargées en provenance du Soleil, afin de mieux prédire un phénomène qui peut interférer avec les communications terrestres.
Les scientifiques tentent plus précisément de savoir comment l'énergie magnétique contribue à réchauffer l'atmosphère du Soleil. L'énergie qui circule dans la basse atmosphère réchauffe la couronne solaire, située dans la haute atmosphère, et lui permet d'atteindre des températures de plus de 1 million de degrés Kelvin, ce qui est mille fois plus chaud que la surface du Soleil.
« La qualité des images et des spectres que nous recevons d'Iris est impressionnante. C'est exactement ce que nous recherchions. Il reste beaucoup de travail devant nous pour interpréter toutes ces données, mais la qualité des images va nous faciliter la tâche » , explique Alan Title, scientifique au laboratoire de Lockheed Martin de Palo Alto, en Californie, et chercheur principal au sein de l'équipe Iris.
« Avec Iris, nous avons maintenant une occasion unique d'obtenir des informations manquantes dans notre compréhension du cycle du transport de l'énergie sur le Soleil », conclut-il.
Le satellite Iris (conçu et construit par Lockheed Martin pour la NASA) a été emporté par une fusée Pégase larguée à près de 10 000 mètres d'altitude par un avion qui avait décollé de la base aérienne de Vandenberg. Le coût de la mission est évalué à 182 millions de dollars.
Avec RTBF, Futura-Sciences et Maxisciences