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Élections législatives au Cambodge : le parti majoritaire revendique la victoire

Élections législatives au Cambodge : le parti majoritaire revendique la victoire

Le parti majoritaire au Cambodge a revendiqué dimanche sa victoire aux législatives, anticipant les résultats officiels pour confirmer le maintien au pouvoir du premier ministre Hun Sen, homme fort du pays depuis 1985.

« Nous pouvons dire que nous avons gagné les élections », a déclaré à l'Agence France-Presse le porte-parole du Parti du peuple cambodgien (CPP) Khieu Kanharith, estimant qu'il avait remporté probablement 68 sièges, contre 55 à ses adversaires.

Khieu Kanharith, qui est par ailleurs ministre de l'Information, a communiqué ces chiffres sur sa page Facebook et a précisé qu'ils étaient définitifs. La Commission électorale nationale n'a quant à elle pas encore publié de résultats.

Le leader de l'opposition, Sam Rainsy, chef du Parti du sauvetage national du Cambodge (CRNP), avait annoncé un peu plus tôt avoir remporté le scrutin, mais il avait retiré ses propos par la suite.

Les Cambodgiens ont voté dimanche pour renouveler leur Parlement dans un scrutin sans grand suspense où le premier ministre Hun Sen devrait s'adjuger un nouveau mandat de cinq ans.

L'opposition, revigorée par le récent retour d'exil de son chef de file Sam Rainsy, a dénoncé des irrégularités et promis de se battre pour une vraie démocratie.

Elle estime que près d'un million de noms manquent sur les listes électorales et s'élève publiquement contre des achats de voix ou contre la campagne menée par les forces de sécurité en faveur de Hun Sen.

Plus de 9,6 millions de Cambodgiens étaient appelés aux urnes. Les premiers résultats pourraient être connus à partir de dimanche soir.

Les mesures de sécurité ont été renforcées dans la capitale, Phnom Penh, après la fermeture des bureaux de vote. Les opérations de vote se sont généralement déroulées dans le calme mais dans un climat tendu.

Le retour d'un opposant

« Cette élection n'est pas la fin de notre combat, c'est le début de notre lutte pour une vraie démocratie », a déclaré samedi Sam Rainsy, qui a fait campagne sans relâche depuis son retour d'exil le 19 juillet.

Gracié par le roi Norodom Sihamoni, l'ancien ministre des Finances de Hun Sen a multiplié les réunions, attirant de larges foules, et redonné du souffle à la campagne du Parti du sauvetage national du Cambodge, une alliance d'opposition qui comprend son propre parti.

Condamné par contumace en 2010 à 12 ans de prison pour diffusion de fausses informations et de cartes mensongères pour contester le nouveau tracé de la frontière convenu entre le Cambodge et le Vietnam, Sam Rainsy s'était exilé en France.

L'économie d'abord

Sous le gouvernement de Hun Sen, le Cambodge, en ruines après le génocide khmer rouge de la fin des années 1970, s'est transformé en l'une des économies les plus dynamiques d'Asie, notamment grâce à une industrie textile tournée vers l'exportation et à ses liens étroits avec la Chine.

Mais la croissance s'est accompagnée d'une montée des tensions sociales alimentées par les mauvaises conditions de travail dans un pays de 14 millions d'habitants où un tiers de la population vit avec moins de 68 cents par jour.

Le CPP est une redoutable machine électorale qui ne laisse guère de chance à l'opposition.

« Le CPP a 5,7 millions de membres, l'autre parti en a un peu plus d'un million », souligne Cheam Teap, un élu CPP qui prédit que son parti gagnera entre 88 et 92 sièges.

Dans l'Assemblée nationale sortante, le CPP comptait 90 sièges sur 123 alors que les partis désormais réunis sous la bannière du Parti du sauvetage national avaient 29 élus. Certains analystes sont toutefois tentés de parier sur une progression de l'opposition, au vu du soutien populaire affiché pendant la campagne.

Pour prévenir tout incident, il est interdit de faire campagne et de vendre de l'alcool dans le pays depuis vendredi minuit, ce pendant 48 heures.

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