Québec - Cinq ans presque jour pour jour après sa première visite, Paul McCartney est revenu, hier soir, sur les Plaines d'Abraham pour présenter son spectacle Out There. Et quel retour! L'ex- Beatles a réédité l'exploit de 2008. Au final: plus de trois heures de concert pour une soirée entièrement réussie sous les étoiles... et une pleine lune magnifique.
La foule, nombreuse et souriante, a donc répondu à l'appel, ne demandant qu'à établir de nouveau une belle connivence avec sir Paul. Le musicien a répondu avec des succès à profusion, plusieurs paroles en français et une pensée émouvante pour les gens de Lac-Mégantic.
Touché par l’accueil reçu en 2008, il avait promis «une soirée mémorable», historique pour lui comme pour Québec. Quand il est apparu sur scène décontracté en redingote, une clameur s'est fait entendre. Après avoir cassé la glace avec Eight Days a Week puis Junior Farms des Wings, il a salué la foule qui s'étendait jusque sur les remparts de la citadelle: «Salut Québec, salut la gang !», a-t-il lancé.
Entouré de ses solides musiciens habituels, il a enchaîné avec All My Loving avant de laisser tomber la veste. La soirée était lancée. L'écran derrière lui déroulait le fils de sa vie: documents d'archives, vidéos, photos et diapositives... Bref, de la nostalgie à profusion.
Esquivant plusieurs pas de danse, saluant la foule avec un bonheur évident, le Britannique a offert tantôt les classiques de l'époque des Beatles avec Paperback Writer, We Can Work It Out, Blackbird, Get Back entre autres, tantôt de celle des Wings, se permettant même un hommage à Jimmy Hendrix avec sa guitare des années soixante. Rendant hommage tour à tour à son copain John Lennon juché sur une structure, ou encore à George Harrison au ukulélé dans une magnifique version de Something, il a fait flèche de tout bois. Retournant au piano pour Your Mother Should Know et Lady Madonna ou faisant chanter la foule avec Michelle, tout semblait plaire.
Des moments émouvants et des classiques à profusion
Après avoir chanté Back in The USSR pendant qu'un message politique, Free Pussy Riots, apparait subtilement en arrière scène, McCartney est allé ensuite, seul, au piano dédier Let It Be aux sinistrés de Lac- Mégantic. «J'aimerais vous dédier cette chanson» a-t-il dit en français, regardant dans la foule puis le ciel. En effet, environ 1000 résidents de Lac-Mégantic étaient sur place hier, invités par les producteurs du spectacle, 3E, la filiale du festival d'été. Un moment évidemment très touchant. Ensuite ça a été l'explosion de feux d'artifice sur scène et en arrière scène pour Live and let die, suivie de Hey Jude reprise en choeur par la foule.
Plusieurs rappels et un orage
Paul McCartney a la réputation de donner des concerts très généreux et celui d'hier n'a pas fait exception à la règle. Au total, plus de quarante pièces dont plusieurs «inédites», certaines remisées au placard depuis des années et franchement bien dépoussiérées comme Listen to What the Man Said, par exemple, parue sur l'album Venus and Mars en 1975, ou encore Another Day que McCartney a interprété avec une énergie qui a fait rapidement oublier ses 70 ans. Après avoir traversé la scène agitant de grands drapeaux du Québec et du Canada, il est revenu pour deux longs rappels. Imaginez: Day Tripper, Birthday, chantée devant une jeune fille invitée sur scène pour son 14e anniversaire (elle s'en souviendra), Yesterday, jouée seul à la guitare sèche, Helter Skelter ou encore Lullaby. Quand, passé minuit, il a tiré sa révérence sous une pluie de confettis, la voix éraillée, l'orage a pu enfin s'abattre sur la vieille ville. Décidément, tout était prévu. Tout était parfait.
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