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Mike Ward au gala Juste pour rire : du très bon sexe (VIDÉO)

Mike Ward : du très bon sexe (VIDÉO)

Ce n'était ni trop cru, ni trop vulgaire, mais par moments assez osé. Les oreilles averties en ont eu pour leur argent, sans que celles, plus sensibles, ne soient trop choquées. Tirant un peu dans toutes les directions, le gala Juste pour rire de Mike Ward, qui traitait de la sexualité, a néanmoins atteint la cible, vendredi, en usant abondamment sa thématique, sans verser dans le mauvais goût. Les préliminaires ont été satisfaisants, nos désirs ont été assouvis; en somme, on a eu droit à du très bon sexe.

Ce qu'on retient principalement de l'animation de Mike Ward ? La sincère affection qu'il semblait éprouver pour ses invités. L'hôte a pris le temps d'introduire chaleureusement chacun d'eux en mentionnant leurs faits d'armes et en les taquinant gentiment, et a commenté leur numéro une fois-celui-ci complété. Le détail peut sembler anodin, mais il a apporté un esprit de cohésion à l'ensemble, une atmosphère rassembleuse.

Sinon, Ward est débarqué sur scène en sortant d'une sacoche ouverte, qui avait toute l'apparence d'un énorme vagin. C'est d'ailleurs ainsi que sont apparus tous les artistes. Le clin d'œil était on ne peut plus clair, le ton était donné. Mike a lancé la soirée avec une boutade sur Louis-José Houde, alléguant que ce dernier ne pourrait animer un gala sur le sexe (« Il est asexué, il n'a pas de pénis. Il est comme une Barbie, lisse, lisse, lisse, en avant comme en arrière. ») Ont suivi des gags sur ses premières expériences avec la pornographie et sur le passé intime, beaucoup moins obscène, de ses grands-parents. En fin de piste, Mike Ward a relaté l'unique fois où il a consommé du Viagra; son anecdote ne manquait surtout pas de punch.

Après lui, l'ancienne sexologue Mélanie Couture est venue briser la glace. La jeune femme semblait extrêmement nerveuse. Son analyse des pensées des femmes lors d'un cunnilingus était amusante, sans plus. Le public lui a quand même réservé un accueil très enthousiaste.

Martin Perizzolo, sensation du Zoofest 2013 grâce à son spectacle Q, a raconté une désastreuse période de sa vingtaine : celle où il a souffert de problèmes érectiles. « À 24 ans, ton pénis est sensé être une arme potentielle; ton érection, une menace. Ton pénis est craint », a-t-il imagé, pour illustrer l'ampleur du drame. Ses déboires l'ont mené jusque dans le bureau du médecin, où il n'espérait rien de moins qu'un miracle. « J'avais des attentes; j'ai déjà mis mon pénis entre les mains de filles qui ont lâché l'école en secondaire 3, et elles ont fait un travail extraordinaire », a-t-il souligné. Le ton posé du jeune homme contrastait avec la voix hystérique de certains de ses camarades qu'on a pu entendre dans d'autres galas.

Kheiron : un nom à retenir

Martin Petit a abordé la question de l'égalité entre les sexes en revenant d'abord sur l'attentat dont a été victime Pauline Marois lors des dernières élections provinciales. Son discours s'est rapidement allégé par la suite. « Un clitoris, c'est comme un chihuahua rose qui veut toujours aller prendre une marche », figure parmi ses meilleures phrases.

Retenez le nom de Kheiron. Le Français, qui a notamment personnifié son propre rôle dans la comédie Bref, jouit déjà d'une solide réputation dans son pays natal, et il a y a fort à parier qu'on le reverra sur nos planches d'ici peu. Corrosif, il a certainement été le plus mordant des convives, vendredi.

« Alexandre, si j'avais été pédophile, c'est toi que j'aurais choisi », a-t-il balancé à un garçon de 13 ans assis dans la salle.

Il a énuméré quelques défauts mignons des demoiselles, avant de s'épancher sur son test de dépistage du sida. Il a aussi tiré la pipe aux Montréalais en les félicitant pour leur « tentative de métro ».

Son comparse Jérémy Demay a lui aussi fait mouche en jasant masturbation. Sa composition personnelle sur le sujet, sur l'air de On va s'aimer encore, de Vincent Vallières, a beaucoup fait rire l'assistance.

« Même si elle est malhonnête quand elle me sort son mal de tête, eh bien, soit, il me reste ma main droite [...] De plus en plus fort, je vais me toucher encore [...] Je préfère un clavier qui colle que de tomber sur une crisse de folle! », a-t-il chanté, avec aplomb.

Les Chick'n Swell ont rejoué la saynète proposée lors de leur Galoff, plus tôt cette semaine, dans laquelle ils ont mimé les façons de faire l'amour de différentes classes de la société. Le tandem Sèxe Illégal avait lui aussi pigé dans le spectacle qu'il donne présentement, avec le coming-out inattendu de Paul Sèxe et la ritournelle Luc ou Bernard (tu bandes mou). Autant les Chick que Paul et Tony ont séduit la foule. Les gens les ont visiblement adorés.

Pas facile pour Stéphane Fallu et Korine Côté de se démarquer entre des moments aussi forts. Tous deux se sont néanmoins bien débrouillés, lui en brodant autour des échanges de couples et du sexe violent, et elle, en se moquant de ses petits seins et en bitchant les autres filles.

Du réconfort pour Mercier

Jean-François Mercier a fermé la marche avec le récit de sa tentative de séduction d'une serveuse peu éduquée d'un bar de Sherbrooke, à la fin des années 1990. La salle était littéralement suspendue à ses lèvres et lui a réservé une ovation debout. Mike Ward l'a ensuite salué bien bas en spécifiant que c'était son anniversaire le jour même et en invitant le public à l'applaudir avec vigueur. Voilà qui a dû réconforter le « gros cave », lui qui s'est dit profondément écorché par les critiques parues au lendemain de son propre gala, jeudi.

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