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Alzheimer: retarder l'âge de départ à la retraite réduirait le risque de démence, selon une étude

Pour réduire le risque de démence, partez plus tard à la retraite selon une étude
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Henri Salvador avait donc tord quand il chantait "Le travail c´est la santé. Rien faire c´est la conserver". Car pour ne pas développer la maladie d'Alzheimer ou d'autres formes de démence, il serait préférable de retarder votre départ à la retraite.

Telle est la conclusion d'une étude menée par l'Inserm en France, qui souligne l'importance d'entretenir une activité cérébrale pour se protéger contre le risque de démence et la maladie d'Alzheimer.

Le travail, c'est la santé (mentale)

Pour s'en rendre compte, les chercheurs ont scruté les dossiers médicaux d'un demi-million de Français, essentiellement des travailleurs indépendants à l'âge de la retraite.

Parce que certains de ces individus peuvent êtres partis à la retraite en raison d'une démence précoce, les personnes touchées par la maladie d'Alzheimer et par des maladies apparentées dans les 5 ans ou 10 ans suivant leur départ en retraite n'ont pas été prises en compte, de sorte à ne pas fausser les résultats.

Les autres participants à l'étude étaient âgés en moyenne de 74 ans et avait terminé leur activité professionnelle depuis plus de 12 ans. Si 2,65% d'entre eux ont développé des formes de démence, il s'est avéré que plus l'âge de leur retraite était tardif, moins ce risque était élevé.

Alors de combien de temps faudrait-il repousser son départ à la retraite? À vous de voir. Selon les chercheurs, chaque année consacrée supplémentaire consacrée au travail réduit le risque de développer une forme de démence.

"Quelqu'un qui se retire du marché du travail à 65 ans a environ 15% en moins de risques de développer une démence comparé à une personne qui part à la retraite à 60 ans" a déclaré Carole Dufouil (Inserm), directrice de recherche en neuroépidémiologie à l'Isped de Bordeaux.

Matière grise : on s'en sert ou on la perd

Déjà en 2009, une étude britannique mettait en exergue les bienfaits de la théorie "on s'en sert ou on la perd".

En clair, l'utilisation de votre matière grise et de votre corps est proportionnelle à votre état de santé. Ce qui avait amené ces experts à démontrer qu'une année de travail supplémentaire correspondait à un retard de six semaines dans l'apparition des premiers symptômes de la maladie.

D'une tout autre ampleur, cette nouvelle étude confirme ces précédents résultats. Rappelons au passage que la maladie d'Alzheimer touche 5% de la population âgée de plus de 65 ans en France. Un taux atteint les 15% pour les personnes âgées de plus de 85 ans.

Mais si vous n'avez pas envie de rempiler pour rester en bonne santé mentale, rassurez-vous, il existe d'autres solutions. Une équipe américaine a ainsi pu constater que lire et écrire à un âge avancé seraient autant de moyens de prévenir le risque de démence. Au travail, vous pourrez donc préférer l'écriture de vos mémoires ou la lecture d'un bon roman.

Reste que ces nouvelles données doivent être prises en compte par les pouvoirs publics. "Alors que les pays à travers le monde réagissent au vieillissement de leurs populations, nos résultats soulignent l'importance de maintenir des niveaux élevés de stimulation cognitive et sociale tout au long de la vie professionnelle et de la retraite" a expliqué Carole Dufouil.

Selon elle, les résultats de cette étude peuvent avoir des implications en termes de politique publique. "Ils soulignent la nécessité de disposer de politiques pour aider les personnes les plus âgées à entretenir un engagement cognitif et social," a-t-elle conclu.

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