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L'avortement permis sous conditions en Irlande

L'avortement permis sous conditions en Irlande
AFP

Le Parlement irlandais a adopté dans la nuit de jeudi à vendredi un projet de loi autorisant pour la première fois un accès limité à l'avortement en Irlande, un vote qui met fin à des mois de débats enflammés.

Le texte, approuvé en avril par le gouvernement d'Enda Kenny, s'est heurté à une vive résistance de l'Église dans ce pays à forte tradition catholique.

La nouvelle loi n'autorise l'interruption volontaire de grossesse (IVG) que dans les cas où la vie de la femme est en danger. Elle a été adoptée par 137 voix contre 31.

« C'est une loi très, très a minima, mais cela ressemble en même temps à la fin d'une époque », a réagi Eleanor White, une des activistes pro-avortement qui attendaient l'issue du vote devant le Parlement, comme un nombre bien plus élevé d'opposants à la loi.

« Cela marque la fin du rôle central que jouait jusqu'à présent l'Église catholique en Irlande. »

— Eleanor White, activiste pro-avortement

Les activistes anti-avortement ont de leur côté dénoncé « un crime contre le coeur et l'âme du pays » et ont entamé une prière pour les futures victimes de « meurtre ».

Bien qu'officiellement interdit jusqu'à présent en Irlande, l'IVG était dans les faits autorisé, depuis un arrêt de la Cour suprême datant de 1992, dans les cas spécifiques où la vie d'une femme est en danger.

Mais les partisans de l'avortement jugeaient trop floues les conditions posées par cet arrêt, consécutif au viol d'une adolescente de 14 ans, et souhaitaient donc qu'elles soient mieux définies grâce au cadre législatif.

Débat enflammé

Le débat sur l'IVG a été rouvert après le décès fin octobre de Savita Halappanavar, une Indienne de 31 ans victime d'une septicémie après une fausse couche à 17 semaines de grossesse. Elle s'était vu refuser une IVG alors que le foetus qu'elle portait était en train de mourir.

Cinq députés de l'aile la plus conservatrice du Fine Gael, le parti du premier ministre, ont voté contre le projet de loi et ont été exclus du groupe parlementaire. Parmi eux figure la ministre des Affaires européennes, Lucinda Creighton, qui a du même coup renoncé à son poste.

« On ne peut pas faire de concession sur une question de vie ou de mort », a-t-elle expliqué à la télévision.

L'adoption de la loi n'a pas davantage satisfait les partisans d'une légalisation plus large de l'IVG.

« Avec la loi actuelle, je risquais la prison à vie. Avec la nouvelle, je suis passible de 14 ans », a ironisé Suzanne Lee, une étudiante de 23 ans qui dit avoir pris une pilule abortive l'an dernier.

Le projet de loi avait été adopté en première lecture plus tôt ce mois-ci.

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