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Arrivé à Lac-Mégantic, le grand patron de MMA se défend (TWITTER)

Le grand patron de MMA se défend (TWITTER)

La première apparition d'Edward Burkhardt, le grand patron de la compagnie propriétaire du train qui a déraillé, provoquant l'explosion meurtrière de wagons-citernes au centre-ville de Lac-Mégantic, s'est faite sous haute tension, mercredi.

Dès qu'il a été aperçu dans la rue, le président de Rail World, la maison-mère de la compagnie Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA), a été rapidement encerclé par des dizaines de journalistes.

Pendant une trentaine de minutes, il a fait face à un barrage de questions, alors que des passants lui criaient des noms et que les agents de la Sûreté du Québec (SQ) étaient sur le qui-vive.

Si Edward Burkhardt se dit « terriblement mal » et « dévasté » par la tragédie, il a offert des excuses du bout des lèvres.

« Nous offrons nos plates excuses ["abject apology"] aux gens de cette ville. » — Edward Burkhardt, président de Rail World

Interrogé sur ses récentes déclarations, selon lesquelles il ne se sentait pas coupable et refusait d'endosser l'entière responsabilité de la tragédie, il s'est vivement défendu.

« Une série d'événements se sont déroulés. Pendant que nous recueillons des faits, cela ne veut pas dire que nous rejetons la responsabilité, ce sont deux choses différentes », a-t-il expliqué.

Il défend sa version

Le président de Rail World a répété la séquence des événements qui, selon lui, aurait conduit au drame. Il blâme le conducteur du train et les freins du convoi, mais demeure prudent au sujet d'éventuelles accusations criminelles.

« Je ne suis pas un avocat […] Je ne peux pas tracer la ligne entre l'imprudence et la négligence criminelle. »

Edward Burkhardt affirme toutefois que dans les instants qui ont suivi l'incendie à Nantes, le drame n'aurait pas pu être évité. « Il y avait très peu de temps, nous parlons de minutes. Il est difficile de concevoir comment quelqu'un aurait pu se rendre sur la scène pour redémarrer la locomotive. »

« Toutes les compagnies en Amérique du Nord stationnent des trains sans surveillance. […] Nous suivions les pratiques de l'industrie. […] Nous ne ferons plus cela désormais. »

Edward Burkhardt a encore une fois défendu le bilan de sa compagnie en matière de sécurité. Il rejette du revers de la main les statistiques soulevées par les médias dans les derniers jours.

Selon lui, c'est comme « comparer des pommes et des oranges » parce que MMA possède un réseau ferroviaire limité et que chaque « déraillement mineur » prend « une dimension disproportionnée » dans les statistiques.

Résidents en colère

Le grand patron de Rail World n'était visiblement pas le bienvenu à Lac-Mégantic. « Il aurait dû rester chez lui, ça aurait été une bonne affaire », a dit Robert Veilleux, un sinistré.

Edward Burkhardt a d'ailleurs été critiqué pour ne pas s'être présenté devant les sinistrés. « Notre première tâche était de recevoir les accréditations pour se rendre dans la zone jaune [zone restreinte], s'est-il défendu. Cette accréditation a été refusée. »

À plusieurs reprises, le grand patron de la MMA a insisté qu'il tenait à rencontrer les sinistrés. Mais les réponses fournies jusqu'à maintenant n'ont fait qu'attiser la colère.

« Quand tu es responsable, tu es responsable des faits et gestes de tes employés », s'est indigné Raymond Lafontaine, qui a perdu un fils, deux belles-filles et une employée.

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