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Contamination de la Chaudière : la situation inquiète les municipalités riveraines

Contamination de la Chaudière : la situation inquiète les municipalités riveraines

Le déversement de quelque 100 000 litres de pétrole dans la rivière Chaudière, conséquence du déraillement de train de Lac-Mégantic, continue à susciter l'inquiétude dans les municipalités situées sur les berges du cours d'eau.

Malgré l'optimisme du ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, qui affirme toujours que la situation ne comporte aucun risque pour la santé publique, les autorités locales se disent préoccupées par les observations recueillies sur le terrain.

Aux dires du sous-ministre adjoint au Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs, Michel Rousseau, les premiers résultats de l'échantillonnage en rivière pour mesurer le niveau de contamination confirment qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. « La majorité du pétrole qui est dans la rivière est confinée au barrage Sartigan, à Saint-Georges de Beauce, même si on voit des petites traces par la suite. Les résultats sont quand même pour le moment encourageants », dit-il.

Le directeur général adjoint de la Ville de Saint-Georges, Claude Poulin, note toutefois que des poissons ont été trouvés morts en bordure de la rivière. À cet effet, Michel Rousseau précise que des spécialistes ont été embauchés afin d'évaluer les effets de la contamination sur la faune, et que jusqu'à maintenant, aucun cas de mortalité massive n'a été observé et qu'il s'agit de cas isolés.

À Saint-Martin, en Beauce, les autorités sont soucieuses de protéger les résidents dont les puits sont situés à moins de 30 mètres de la rivière. Le ministère de l'Environnement aurait en effet avisé la Ville, mardi, que ces résidents devraient faire évaluer la qualité de leur eau. Mercredi midi, toutefois, le message n'avait toujours pas été diffusé par le Ministère. Le gouvernement affirme que l'information sera transmise dans les plus brefs délais aux citoyens concernés.

Les coûts d'installation de réseaux temporaires d'approvisionnement figurent également au nombre des préoccupations des municipalités, qui doivent redoubler d'ardeur et d'ingéniosité pour s'assurer d'alimenter la population en eau potable.

La Municipalité de Sainte-Marie a complété dans la nuit de mardi à mercredi un branchement entre les rivières Chassé et Carter, où se trouve un réservoir de fortune aménagé par la Ville pour éviter de puiser son eau potable dans la rivière Chaudière. Le maire Rosaire Simoneau se dit encouragé par les efforts déployés sur le terrain pour faire face à la situation.

« On a réussi à mettre ça en fonction. Ça a été pénible, ça a travaillé fort, mais là, on est dans la bonne voie. Toute la nuit, les camions ont transporté de l'eau : sept camions que les municipalités nous avaient prêtés, pour monter notre niveau dans nos bassins de façon raisonnable », raconte-t-il. Le maire rappelle toutefois que la population doit toujours s'efforcer de réduire sa consommation d'eau potable.

Efforts demandés à Lévis

Même son de cloche du côté de la Ville de Lévis, qui a commencé à distribuer des avertissements aux résidents, mais qui songe à sévir davantage si les citoyens ne font pas d'efforts supplémentaires pour économiser l'eau.

Le directeur du Service de la sécurité incendie de la Ville, Yves Després, insiste sur l'importance de respecter les avis de réduction de consommation d'eau : « S'il nous arrive une panne avec ces solutions temporaires là, une panne de pompe, une panne de génératrice, un bris quelconque, il faut être capable de faire face à ces situations-là. D'où le besoin de réalimenter nos réserves. La collaboration des citoyens est essentielle en ce sens-là, il faut minimiser l'utilisation de l'eau potable le plus possible. »

Par ailleurs, une troisième conduite temporaire sera installée, dans le secteur de Charny, pour répondre aux besoins du Centre Paul-Gilbert et d'une résidence pour personnes âgées. La conduite est en voie d'être installée. Ces travaux, dont on ignore toujours les coûts, devraient prendre un certain temps à réaliser. En attendant, un camion-citerne assure une réserve d'eau potable à l'extérieur du Centre Paul-Gilbert.

Le ministre de l'Environnement est bien conscient que ces efforts fournis par les municipalités engendrent des coûts importants. Les mesures temporaires pourraient être en place pendant des semaines. Pour l'instant cependant, la priorité est d'agir.

« Les dépenses qui vont avoir été engagées vont être gérées ultérieurement. Pour ma part, je m'arrange pour contenir le flux de pétrole, pour le pomper et minimiser les dommages à l'environnement », a conclu Yves-François Blanchet.

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