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Le président de la maison-mère de MMA et les pompiers se renvoient la balle

Le président de la maison-mère de MMA et les pompiers se renvoient la balle

Qui est responsable du déraillement tragique de Lac-Mégantic? Le président de la société Rail World, maison-mère de à compagnie Montreal, Maine and Atlantic (MMA) Railway, Ed Burkhardt, estime qu'il n'y a pas de réponse simple, mais se pose tout de même des questions sur l'intervention du service des incendies à Nantes, lorsqu'un feu s'est déclaré dans la locomotive en tête du train, dans la nuit de vendredi à samedi.

« Nous avons une bonne idée de ce qui est arrivé », a déclaré M. Burkhardt en entrevue à CBC, lundi. « La locomotive à la tête du train a été éteinte par les pompiers, ce qui a fait en sorte que les freins à air ont commencé à lentement perdre de la pression, ce qui explique pourquoi le train ne s'est pas mis en marche dès que la locomotive a été éteinte. La pression a plutôt diminué pendant environ une heure, jusqu'à ce que le train roule par lui-même », a expliqué M. Burkhardt.

Selon les informations diffusées jusqu'ici, un employé de MMA s'est rendu sur place pour confirmer que le train était sécurisé, avant le départ des pompiers. « Est-ce que notre employé des chemins de fer a pris les mesures nécessaires lorsqu'il s'est rendu compte que la locomotive était éteinte? Est-ce que les pompiers ont bien agi en éteignant la locomotive? Est-ce que d'autres personnes étaient au courant de la situation... et ont-elles fait ce qu'elles avaient à faire? Ce sont toutes des questions », a ajouté Ed Burkhardt.

« Avoir un homme de plus sur les lieux n'aurait fait aucune différence », soutient le président de Rail World, une société de gestion de Chicago.

« Le mécanicien de la locomotive restait dans un hôtel situé juste en face de la station de pompiers. Nous croyons que les pompiers étaient au courant. Ces gars-là sont là tous les jours. Nous avons stationné un millier de fois à cet endroit au fil des ans. Lorsque les pompiers ont reçu un appel les informant d'une locomotive en feu, pourquoi n'ont-ils pas réveillé l'ingénieur pour l'amener avec eux sur les lieux? » demande M. Burkhardt.

Le président de MMA Railway, Robert Grindrod, a pour sa part indiqué qu'il souhaitait attendre la fin des enquêtes et connaître les causes avant de s'avancer davantage.

La compagnie MMA a par ailleurs indiqué que le frein mécanique a été activé sur les cinq locomotives et sur au moins 10 wagons. Le Règlement d'exploitation ferroviaire du Canada indique qu'« il faut serrer sur le matériel un minimum d'un frein à main et serrer également un autre frein à main pour chaque groupe de 10 wagons, jusqu'à un maximum de 5 au total ». Transports Canada indique néanmoins qu'« avant d'utiliser un ou des freins à main pour immobiliser du matériel roulant laissé sur place ou arrêter un véhicule accompagné à sa destination, il faut en vérifier l'efficacité ».

Lundi soir, Ed Belkaloul, gestionnaire des opérations du Bureau de la sécurité des transports du Canada, a indiqué que le consignateur (« boîte noire ») permettra de connaître l'évolution de la pression des freins.

Les pompiers assurent avoir respecté le protocole

Le directeur du service des incendies de la Ville de Nantes, Patrick Lambert, continue d'assurer que les pompiers, qui étaient accompagnés d'un agent de la Sûreté du Québec lors de leur intervention, ont respecté le protocole.

En entrevue à RDI, M. Lambert a répété que l'officier responsable de l'intervention avait contacté MMA. Deux employés de la compagnie travaillant dans le secteur de Lac-Mégantic se sont rendus sur place et ont confirmé que tout était sécurisé avant que les pompiers puissent partir.

Patrick Lambert confirme que ce sont les pompiers qui ont arrêté la locomotive. « C'est dans le protocole et même dans le protocole de MMA », a déclaré M. Lambert.

Le directeur du service des incendies de la Ville de Nantes a affirmé qu'il ne voulait rejeter le blâme sur personne, précisant tout de même que « c'est les compagnies de chemin de fer qui écrivent les protocoles ».

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