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L'Îlot Voyageur vendu 45,5 millions$ à un promoteur privé

L'Îlot Voyageur vendu 45,5 millions$ à un promoteur privé
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Le fiasco de l'Îlot Voyageur a connu son dénouement vendredi avec la vente par le gouvernement du Québec de sa partie nord au promoteur immobilier Aquilini. L'annonce a été faite sur le site de l'Îlot Voyageur à Montréal par la première ministre Pauline Marois.

Le promoteur de Vancouver y construira des logements locatifs ou des condos. Aucune clause du contrat ne l'oblige à inclure des logements, mais le vice-président des opérations de l'entreprise Aquilini, Jocelyn Lafond, affirme que la proximité de l'UQAM milite en faveur des logements locatifs. «La hauteur des plafonds, qui est inférieure à 8 pieds, dans la copropriété, ce n'est pas quelque chose qui est vendable», a-t-il ajouté. Aquilini investira 150 millions$ pour construire environ 750 unités habitables. La construction devrait débuter au printemps 2014 et les premiers occupants pourraient prendre possession des locaux en juillet 2015.

Le montant de la vente s'élève à 45,5 millions$ pour les cinq sites du complexe, un profit de quelque 22 millions$ sur le montant payé par la SIQ, selon le gouvernement. Les Québécois ont perdu 225 millions$ dans l'aventure, a souligné la première ministre Pauline Marois.

Retour sur un fiasco

À l'origine, l'Îlot Voyageur était un projet de résidences étudiantes développé par l'UQAM en 2005. Le projet est rapidement devenu synomyme de mauvaise gestion et a englouti des sommes colossales avant même la fin des travaux. En 2007, le gouvernement québécois a fait l'acquisition du complexe immobilier via la Société immobilière du Québec (SIQ). L'imposant squelette de béton au-dessus de la gare centrale sur la rue Berri à Montréal était depuis laissé en friches.

La première ministre ne s'est d'ailleurs pas gênée pour qualifier de «désastre» cet éléphant blanc élaboré sous le règne libéral. Le ministre responsable de la métropole, Jean-François Lisée, a même qualifié l'endroit de «symbole d'inaction et d'incompétence».

Questionnée sur le sujet, Pauline Marois a affirmé qu'aucune enquête n'est prévue contre les administrateurs passés de l'Îlot Voyageur, dont l'ex-recteur de l'UQAM Roch Denis. «Je crois qu'il y a eu beaucoup d'incompétence, plutôt que de la malhonnêteté», dit-elle.

Par ailleurs, Pauline Marois a annoncé que la gestion de la gare centrale située au premier étage de l'immeuble sera transférée, à coût nul, à l'Agence métropolitaine de transport. Celle-ci pourrait regrouper d'autres réseaux de transport régionaux sous le toit de l'Îlot Voyageur. L'AMT hérite également de 17 000 pieds carrés qui pourront être loués à titre de locaux commerciaux ou d'espace de bureaux, a expliqué le PDG de l'AMT, Nicolas Girard.

Le gouvernement du Québec demeure pour le moment propriétaire de la partie sud du complexe. Celle-ci devrait connaître une nouvelle vocation dans les prochains mois, possiblement la création d'un campus de la santé publique.

Projet de coopérative, version réduite

Pauline Marois a du même souffle annoncé l'octroi d'une subvention de 2 millions$ au groupe UTILE pour la création d'une coopérative d'habitation à l'intention des étudiants. Le montant, a dit la première ministre, est dégagé du profit tiré de la vente de l'immeuble.

À l'origine, le regroupement d'étudiants et de jeunes professionnels souhaitaient s'implanter dans l'Îlot Voyageur, mais celui-ci élira finalement domicile ailleurs dans le Quartier Latin. «Étant donné l'investissement d'argent public, il y avait beaucoup trop de risques associés à ce site-ci [l'Îlot Voyageur]», explique Laurent Levesque.

Le lieu n'a pas encore été déterminé, mais UTILE devrait acquérir un immeuble déjà existant. «Il y a peu de terrains pour une nouvelle construction au Quartier Latin», explique Laurent Levesque, coordonnateur général de l’UTILE. Le regroupement souhaite implanter son projet dans ce quartier puisque «c'est un des secteurs qui le plus besoin de revitalisation et de redynamisation», ajoute Laurent Levesque. Le groupe vise 2017 pour l'ouverture de sa coopérative d'habitation.

Le prix de location des unités devrait varier entre 450$ et 500$.

Alors que le projet original d'UTILE devait comprendre environ 600 unités habitables, le regroupement en construira finalement une centaine.

Le montage financier d'environ 10 millions$ sera complété par des prêts hypothécaires.

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Vente de l'Îlot Voyageur

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